Un an jour pour jour après son lancement, le Bus Rapid Transit (BRT) de Dakar suscite à la fois satisfaction et interrogations. Porté par le CETUD et opéré par Dakar Mobilité sous la marque SunuBRT, ce projet phare de mobilité urbaine visait une révolution des transports dans la capitale sénégalaise. Mais douze mois plus tard, seuls 20 % des objectifs de fréquentation ont été atteints.
Dans un communiqué diffusé ce jeudi, SunuBRT a dressé un premier bilan chiffré : 60 000 passagers quotidiens empruntent en moyenne les 121 bus articulés 100 % électriques circulant sur voies réservées. Le service offre un passage toutes les deux minutes aux heures de pointe, et 21 des 23 stations prévues sont aujourd’hui en service. Le taux de satisfaction atteint 89 %, selon une enquête interne, et plus de 750 emplois ont été créés, avec une forte inclusion locale : 41 % de femmes et 45 % des postes occupés par des habitants des communes desservies.
Cependant, ces avancées contrastent avec les ambitions initiales du CETUD, qui visait 300 000 passagers par jour et une réduction drastique des temps de trajet, de 95 à 45 minutes entre Petersen et Guédiawaye. Deux stations restent toujours fermées, malgré leur ouverture annoncée pour février dernier par Cheikh Yatt Diouf, directeur général de Dakar Mobilité.
Par ailleurs, le BRT s’était fixé des objectifs environnementaux et sociaux élevés : réduire de 53 000 tonnes les émissions annuelles de CO₂, améliorer l’accès au centre-ville pour 69 % des Dakarois, et faciliter l’accès à 180 000 emplois pour les populations les plus vulnérables. Fin janvier, plus de 10 millions de passagers avaient été transportés, un chiffre qualifié d’« impressionnant » par M. Diouf sur Radio Sénégal.
Malgré des performances tangibles, le service reste encore loin de son plein potentiel. La mise en œuvre incomplète, les retards d’infrastructure et l’adoption encore timide du public limitent son impact. Avec un budget colossal de 300 milliards de FCFA financé par l’État, la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissement, le projet reste sous haute surveillance.
Les autorités assurent poursuivre leurs efforts pour améliorer la performance du BRT et gagner la confiance des usagers, condition essentielle pour atteindre les objectifs fixés.