Dès son arrivée à la tête de la Société de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine Bâti de l’État (Sogepa), Elimane Pouye a lancé une vaste opération visant à récupérer les biens publics cédés de manière jugée irrégulière. Après une évaluation menée par ses équipes, il est apparu que l’immeuble de quatre étages construit par Ad Immobilier à la Caserne Samba Diéry Diallo avait une valeur bien inférieure à celle du bien foncier concédé en centre-ville. En conséquence, Sogepa a adressé une lettre à Ad Immobilier pour résilier le bail, proposant même une indemnisation afin de récupérer le site initialement attribué, rapporte le journal Libération.
Cette affaire avait été révélée par Ousmane Sonko, alors opposant au régime de Macky Sall. Lors d’une conférence de presse, le leader de Pastef avait dénoncé un contrat de bail emphytéotique validé par décret présidentiel n° 2021-565 du 10 mai 2021. Cet accord, conclu entre l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’État (AGPBE, devenue Sogepa) et Ad Immobilier – une société appartenant à la famille israélienne Peretz, spécialisée dans la vente d’armements via Ad Con – portait sur la cession de six titres fonciers pour une durée de 50 ans, contre un loyer annuel de 5 millions de francs CFA.
En contrepartie, Ad Immobilier s’engageait à édifier un immeuble sur le site de la Caserne Samba Diéry Diallo, ancien siège du Haut Commandement de la Gendarmerie nationale. Les six titres fonciers cédés comprenaient notamment l’ancien siège de la Gendarmerie nationale, le Dojo national Amara Dabo (démoli depuis) et le bâtiment des Archives nationales. Le décret prévoyait également que la famille Peretz pourrait, à terme, demander une acquisition définitive du bien moyennant un paiement de 283 millions de francs CFA.