La troisième rencontre trimestrielle au titre de l’année 2021 entre la Direction Nationale de la BCEAO pour le Sénégal et les Directeurs Généraux des établissements de crédit s’est tenue le jeudi 28 octobre 2021, par visioconférence.
Cette réunion a été présidée par Ahmadou Al Aminou Lô, Directeur National de la BCEAO pour le Sénégal, en présence de Mamadou Bocar Sy, Président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Sénégal (APBEFS), des Directeurs Généraux des établissements de crédit ainsi que du Directeur Exécutif de l’APBEFS.
Les échanges ont porté principalement sur l’analyse de la situation récente du système bancaire, la gestion des risques opérationnels au sein des établissements de crédit et la mise à disposition à la clientèle par les banques de billets de banque de petites dénominations et des pièces de monnaie.
Dans un contexte de reprise graduelle de l’activité économique et de maintien d’une politique monétaire accommodante de la BCEAO, la situation du système bancaire a été marquée, au cours des huit premiers mois de l’année 2021, par la progression des emplois bancaires (+501,4 milliards ; +6,6%), pour se situer à 8.110,8 milliards de FCFA à fin août 2021. Cette évolution est principalement tirée par l’activité de portefeuille des banques (+313,6 milliards ; +15,9%), notamment la souscription à des titres publics. Pour sa part, l’encours global de crédits a progressé (+144,3 milliards de FCFA ; +2,8%) pour atteindre 5.238,8 milliards, du fait essentiellement des crédits à moyen terme.
Les établissements de crédit respectent globalement les normes prudentielles en vigueur au cours de la période sous revue. Les données provisoires portant sur leur compte d’exploitation, au titre du premier semestre de l’année 2021, font ressortir un profil relativement satisfaisant, comparativement à la même période de l’année 2020.
Sur cette base, la BCEAO et les dirigeants des établissements de crédit se sont félicités de la résilience du système bancaire, dans un contexte encore marqué par l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la situation de certaines entreprises. Les Directeurs Généraux des banques ont souligné les incertitudes liées aux effets différés de la crise sanitaire sur les encours de crédits restructurés de ces entreprises. Ils ont également relevé la nécessité, d’une part, d’accélérer la mise en place des mesures prévues par l’Etat du Sénégal dans le cadre du Programme de relance économique au profit notamment des PME-PMI et, d’autre part, d’assurer les conditions d’une gestion optimale de leur risque de taux d’intérêt.
Concernant le “Programme 100.000 logements” initié par l’Etat, les établissements de crédit ont pris note de la signature de la Convention-cadre entre le Fonds de l’Habitat Social (FHS), le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) et l’APBEFS. En vue de satisfaire les pré-requis pour un financement du Programme par le système bancaire local, les dirigeants des établissements de crédit ont insisté sur la nécessité d’assurer les conditions d’une bonne appréciation de la solvabilité des potentiels demandeurs et de veiller à la solidité financière des entreprises attributaires des marchés de construction.
S’agissant de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), les Directeurs Généraux des établissements de crédit ont fait part des mesures déjà mises en œuvre et réitéré leur ferme engagement à renforcer leurs dispositifs internes, suivant le plan d’actions défini en rapport avec les Autorités compétentes.
Au titre de la gestion des risques opérationnels, l’APBEFS a fait part des mesures prises en vue d’une meilleure synergie d’actions entre les établissements de crédit.
Enfin, les Directeurs Généraux des banques ont pris connaissance du bilan du dispositif d’approvisionnement de leur clientèle, à leurs guichets, en billets de petites dénominations et en pièces de monnaie, mis en place en relation avec la BCEAO en 2019. Ils se sont engagés à mettre en œuvre les recommandations formulées par la Banque Centrale. Dans ce cadre, ils ont souligné la nécessité de renforcer les mesures d’incitation, notamment tarifaires, en faveur d’une utilisation accrue, par les consommateurs, des cartes de paiement et des portes-monnaies électroniques auprès des commerces de biens et services.