La lutte contre la propagation du Coronavirus n’est pas suspensive de l’Etat de droit.
Dans ce contexte d’Etat d’urgence et de couvre-feu pour couper la chaîne de transmission du Coronavirus, les Forces de défense et de sécurité doivent, certes, faire preuve de fermeté pour le respect de la Loi et de la Loi seulement.
Pour la mise en œuvre des mesures barrières, c’est de la pédagogie et non la cruauté qu’il faut pour faire accepter par les Sénégalais les nouvelles restrictions de leurs droits et libertés politiques, civils et religieux .
Les scènes de brutalité inouïe, inacceptable exercées sur des populations civiles pacifiques qui circulent sur les réseaux sociaux, ne sont pas dignes du standard de la démocratie et l’Etat de droit dont le Sénégal se réclame.
La bastonnade ne fait pas partie des peines prévues par le code pénal pour non observation de la règle de droit.
Les policiers ne peuvent décider à la place des lois de la République.
Les violentes exercées sur citoyens sans défense par ceux qui sont chargés de les protéger est inacceptable.
Ce n’est ni légal ni légitime de traiter les Sénégalais de la sorte même en période l’État d’urgence déclare pour sauver les Sénégalais.
Il y’a lieu de rappeler à la police que les agents de la sécurité publique ne sont pas au dessus de la loi et qu’il ne saurait être toléré au Sénégal l’existence d’un droit de policiers .
Pour éviter la recrudescence de bavures policières, les leaders d’opinion et surtout la presse doivent sensibiliser les populations des enjeux et exigences du respect des dispositions relatives à l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu pour les protéger d’une maladie qui nécessite la limitation des déplacements et rassemblements.
Tous les démocrates soucieux du respect des droits humains doivent dénoncer la violence gratuite exercée sur des populations.
Aucune disposition du code pénal n’autorise les forces de police et de gendarmerie à frapper les piétons et automobilistes pour respecter le couvre-feu.
Un comportement sauvage n’est pas un geste barrière pour protéger les Sénégalais contre le Coronavirus.
L’ordre juste, c’est la soumission de tous à la Loi y comprises les forces policières.
Au regard du contexte épidémique, le dispositif d’état d’urgence et de couvre-feu constitue une base légale aux mesures de restriction des déplacements mises en place pour lutter contre le Covid-19 et pas pour humilier les Sénégalais.
Vive le Sénégal