Ils sont incontestablement devenus les deux leaders qui incarnent l’opposition « radicale » au Sénégal. Et ces personnes ne sont autres que Barthélemy Dias et Ousmane Sonko. Ces leaders politiques ne laissent aucune marge de manœuvre au président Macky Sall et à son gouvernement. Même s’ils ont le même objectif, la conquête du pouvoir, ces deux « amis » ont adopté des méthodes différentes pour y arriver. Le leader du parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (Pastef) est dans sa logique de brûler le pays pour chasser le locataire du Palais du pouvoir. Contrairement à lui, le poulain de Khalifa Sall a gagné une certaine maturité politique.
Désormais tout oppose Ousmane Sonko et Barthélemy Dias. Ces deux membres de la coalition Yewwi Askan Wi ont pris des chemins différents pour faire face à leur principal adversaire, Macky Sall. Et désormais, chacun a adopté la stratégie qui lui semble être la bonne. Ces élections sont capitales pour l’opposition et le pouvoir. Alors ces deux enfants « terribles » veulent se distinguer pour être le plus légitime à faire face à Macky Sall le moment venu. Et pour y arriver, les stratégies diffèrent.
Barth et Sonko…même combat avec des styles différents
Pour le député, accusé de viol présumé par la jeune masseuse Adji Sarr, la seule manière de faire partir Macky Sall c’est par la rue. Alors Ousmane Sonko est resté droit dans ses bottes. Depuis son apparition dans l’espace politique, il a toujours eu le même discours. A savoir celui d’un va-t-en-guerre. Si cela ne tenait qu’au leader de Pastef, tous les sénégalais serait dans les rues pour faire partir Macky Sall.
Avec Ousmane Sonko, la violence est la solution à tout problème. L’on se rappelle de la manière dont il a tourné les évènements du mois de mars en sa faveur. Pour une simple affaire judiciaire, le Patriote en chef a embrasé le pays. Des milliers de jeunes étaient dans les rues pour répondre à son appel à l’insurrection. En effet, lors d’un point de presse tenu la veille, il avait demandé à cette frange de la population de résister. Et cela s’est soldé avec un bilan très lourd. Quatorze jeunes sont morts.
Ousmane Sonko est un leader qui rend les coups par les coups. En refusant de signer la charte de non-violence, il a confirmé ce que beaucoup de sénégalais savait déjà. Cette casquette d’« homme violent » est un véritable handicap pour quelqu’un qui aspire à diriger ce pays. Et cela Barthélemy Dias l’a bien compris. Raison pour laquelle il a changé de stratégie.
Le candidat à la mairie de Dakar était sur les traces de Sonko. Mais depuis la manifestation du 10 novembre, Barth a changé de discours. Ces prises de parole sont devenues plus matures. Tout le monde s’attendait à un bras de fer entre lui et la justice sénégalaise. Mais il a décidé de déférer à sa convocation du 1er décembre.
Et le dimanche passé Barthélemy Dias, a tenu un le discours d’un homme d’Etat, avec un programme riche. « Nous allons rénover les lycées, adapter nos structures de santé, améliorer le cadre de vie, développer les structures sportives et les carrefours culturels. Nous allons ainsi privilégier les approches innovantes en matière de gestion locale pour soulager les difficultés des Dakarois », promet Dias-fils.
Barth agit désormais comme un véritable leader. Contrairement à son « ami » Sonko. Alors si le maire sortant de Mermoz Sacré-Cœur veut faire carrière en politique, il doit impérativement prendre ses distances avec le leader de Pastef. Et cela reviendrait à donner raison à Abdou Karim Fofana, qui prédit un combat entre Barthélemy Dias et Ousmane Sonko.
L’avenir politique de Barthélemy Dias est clairement tracé. Désormais, il devient un adversaire direct de Sonko. Sa nouvelle stratégie démontre sa facette d’homme d’Etat. Alors le leader de Pastef doit faire attention à Dias-fils. Le choc des ambitions est inévitable.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru