Legs Africa a décidé d’alerter sur les enjeux environnementaux et socio-économiques du projet de construction de l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint Louis.
Legs Africa signale que «la réalisation de ce projet pose des risques élevés de pollution de la nappe dans plusieurs localités et la réduction très considérable de la superficie des terres arables.»
En effet, dans un document parvenu à iGFM, il souligne que les pertes en terres agricoles pour la section Dakar-Mékhé sont estimées à 1871 ha et à 1309 ha sur l’axe Mékhé-Saint-Louis. Celles en terres à usage d’habitation portent sur 3545 ha pour les deux axes.
Pis, les populations riveraines de cette zone seront davantage exposées à la raréfaction des ressources et risquent fortement de ne pas être indemnisées correctement, s’inquiète la structure.
Legs Africa rappelle qu’un tel projet comporte énormément de risques et menaces sévères sur les moyens d’existence des populations tout en les éloignant davantage de tout espoir de subvenir à leurs besoins et droits.
Pour lui, il convient aujourd’hui de s’interroger sur le modèle d’évaluation des indemnisations afin que nul ne soit lésé mais aussi de s’en référer aux exigences des bailleurs.
La structure attire l’attention sur la pollution de l’air pendant et après les travaux, face à des populations qui ne bénéficient pas d’infrastructures sanitaires de base.
Pour Legs Africa, il serait aujourd’hui opportun de s’interroger sur les critères permettant d’affirmer le caractère optimal du tracé. La structure demande à ce que la mise à disposition des coordonnées géographiques du tracé soit effective.
«Le tracé de l’autoroute qui a fait objet de rejet par les populations de Kayar, empiète pleinement le périmètre de restauration et de réhabilitation de la zone des Niayes et pose la question de la déclassification des forêts classées de Rao et Pir-Goureye», informent-ils.
Préconisant une meilleure préservation de l’environnement, avec l’élaboration d’un PAR par zone agro-écologique et la mise à disposition d’un plan de reboisement pour remplacer chaque pied abattu, Legs Africa exige le respect strict des textes sur la protection de l’environnement et des espèces. Il demande des études supplémentaires sur les risques de pollution des nappes, des mares et de l’air.
Legs Africa demande aussi la mise en place d’un organe indépendant et inclusif chargé du suivi des engagements, appelle les communautés riveraines à la mobilisation et demande à l’autorité «une reprise de l’étude d’impact et du PAR, dans une approche plus inclusive et contradictoire avec les différentes parties prenantes avant toute validation.»