Après bientôt un an de suspension, la plateforme de messagerie instantanée WhatsApp a relancé ses services de transfert d’argent entre particuliers au Brésil. L’annonce a été faite par Mark Zuckerberg lui-même, hier mardi dans une vidéo. Cette reprise survient après plusieurs mois d’interruption, depuis un blocage de la banque centrale brésilienne.

Le système se base sur les numéros de cartes de débit ou de cartes prépayées, pour permettre aux 120 millions d’utilisateurs de WhatsApp au Brésil de s’envoyer gratuitement jusqu’à 5000 reals par mois (un peu plus de 500 000 FCFA), via le service de messagerie détenu par Facebook.

 

Ce déploiement se fera par étapes, apprend-on. Dans un premier temps, le système ne permettra pas que chaque transaction dépasse 1000 reals ou plus de 20 transferts par jour.

Potentiel subsaharien

Le Brésil est du reste le deuxième pays au monde où Whatsapp a lancé les transferts d’argent. En Inde, son plus grand marché avec 400 millions d’utilisateurs, il a obtenu l’autorisation de lancer des services financiers en novembre dernier.

Si ce service se poursuit et s’étend à d’autres pays, notamment africains, il devrait permettre à Facebook de puiser dans un important marché potentiel, en plus d’imposer à terme une redoutable concurrence aux acteurs locaux des services financiers, sur un continent où Whatsapp est l’application souveraine.

En effet, dans le monde, les trois pays où l’application a la plus forte pénétration de marchés sont africains: le Kenya (97%), l’Afrique du Sud (96%), le Nigeria (95%). Ces dernières sont par ailleurs parmi les économies les plus actives du continent, et parmi les plus versées en matière de transferts monétaires électroniques.

Ce n’est du reste pas la première tentative de Facebook de se déplacer du secteur de la stricte communication et des réseaux sociaux, pour les services financiers. Le géant américain essaie depuis plusieurs années de lancer sa propre monnaie électronique (Libra), une entreprise pour le moment compromise par l’hostilité des autorités publiques et bancaires américaines.

(AGENCE ECOFIN)