Alioune Kandji, plus connu sous le surnom de Major, a été interpellé par les éléments de la Sûreté urbaine de Dakar, avant d’être placé en garde à vue et transféré à la prison de Kaolack. Selon des sources sûres obtenues par Dakarposte, son arrestation fait suite à un mandat d’arrêt émis par le juge d’instruction du premier cabinet du parquet de Kaolack.

L’ancien major de la gendarmerie, désormais à la retraite et domicilié à Dakar, s’est présenté de lui-même aux autorités après avoir reçu une convocation du commissaire Ismaila Goudiaby. Une démarche volontaire qui n’a pas empêché son placement en garde à vue, puis son transfert rapide à Kaolack, où il a été incarcéré dès son arrivée.

Les faits reprochés à Alioune Kandji sont graves : association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux, diffusion de fausses nouvelles, outrage à magistrat et à agent de la force publique. Ces infractions sont prévues par les articles 137, 195 à 197, 238, 239, 255 et 379 du Code pénal sénégalais.

Conditions juridiques du mandat d’arrêt

Pour rappel, un mandat d’arrêt doit mentionner clairement l’identité de la personne visée, les faits qui lui sont reprochés, leur qualification juridique ainsi que les articles de loi applicables. Il est daté, signé et scellé par le magistrat instructeur, et peut être exécuté si la personne concernée est en fuite ou réside hors du territoire national.

Une fois interpellé, l’individu doit être présenté au magistrat dans un délai de 24 heures, sous peine de nullité de la procédure. À l’issue de cet interrogatoire, la personne peut être placée en détention provisoire.

Un dossier vieux de plusieurs années

D’après le journal Enquête, Major Kandji avait initialement été convoqué pour le lundi 2 juin à 10h. Mais après avoir reçu la convocation, il a décidé de se rendre directement dans les locaux de la Sûreté urbaine dès le jeudi après-midi.

Contacté par la presse, il affirme que les faits remontent à 2018, époque où il était chargé de la sécurité de la régie des chemins de fer. À cette période, des opérations de liquidation de sites à Mbacké, Dahra et Kaolack étaient menées par l’État. En guise de compensation pour les prestations fournies, il soutient avoir reçu des terrains.

L’un de ces terrains à Kaolack, vendu à un commerçant, aurait été revendu pour 100 millions FCFA, ce qui a conduit à une plainte de la mairie pour spéculation. Une première enquête, menée à l’époque par le procureur Doudou Cissé Diouf, avait été classée sans suite après qu’un dédommagement eut été versé au plaignant.

Aujourd’hui, Major Kandji estime que la relance du dossier est d’ordre politique, orchestrée par le nouveau procureur. Il conteste la légalité du mandat d’arrêt, qu’il qualifie d’antidaté, et rejette catégoriquement l’ensemble des accusations portées contre lui.