Après la quarantaine, le président Macky Sall reprend son sport favori…
Nous sommes assurément entrés dans l’ère de l’après-Covid. Du moins, même si l’état d’urgence a été prolongé de trois mois encore pour que qui l’on sait continue de détenir entre ses mains périssables tous les pouvoirs (exécutifs, législatifs et même, par pantins interposés, judiciaires), on renoue avec nos bonnes vieilles habitudes de Sénégalais !
A preuve, après s’être offert deux semaines de vacances sous couvert de confinement, revoilà donc que le Chef émerge de sa quarantaine — quatorzaine dans le cas d’espèce — pour se livrer à son exercice favori : la présentation de condoléances. Comme nous n’avons cessé de persifler dans ces colonnes depuis des années, le président de la République est le champion du monde des présentations de condoléances.
Voilà donc un président de la République qui s’est coupé volontairement de son peuple depuis quatre bons mois de confinement dont 14 jours de quarantaine et dont les rares apparitions ont consisté à aller passer en revue…des sacs de riz et aussi…présenter des condoléances à une présidente d’institution, un président qui, pour sa première apparition d’après confinement-quarantaine, ne trouve rien de mieux à faire que d’aller présenter des condoléances ! Et pas seulement au Sénégal, du reste.
Plutôt que d’aller encourager les personnels soignants en première ligne contre la pandémie dans les centres de traitement des épidémies (Cte) ou les forces de l’ordre sur le pied de guerre depuis quatre mois pour faire respecter l’état d’urgence, voire aller dans les pme-pmi, ou même dans les marchés, s’enquérir des effets de la crise sur l’activité économique, notre président, donc, se précipite pour aller présenter des condoléances. pendant que le monde entier s’efforce de maintenir la vie et de chanter une ode aux vivants, notre président, lui, semble opter pour les oraisons funèbres.
Un éloge aux morts. De profundis. Le peuple peut crever la dalle, presque 150 Sénégalais mourir de Covid. pas un mot de compassion pour les malheureux ou leurs familles. Mais que des marabouts disparaissent, alors là, il faut, toutes affaires de la République cessantes, aller faire du « dialé ». Sans oublier bien sûr d’emporter de grosses enveloppes en guise de « diaxal »…
Kaccoor bi (Le Temoin)