Il y a quelques années, la simple visite d’Alex Soros, président du Conseil d’administration des Open Society Foundations, au palais présidentiel avait déclenché une vague de critiques acerbes de la part de certains leaders politiques sénégalais. Parmi eux, le député Amadou Ba s’était montré particulièrement virulent, ciblant avec force le président Macky Sall et assimilant cette rencontre à une mise en œuvre d’un prétendu agenda LGBT, présenté comme une menace pour les valeurs sénégalaises.
Durant la campagne législative, les militants proches de l’opposition avaient largement exploité cette polémique, relayant massivement l’idée que Macky Sall, par son accueil d’Alex Soros, soutenait en secret des lobbys étrangers aux desseins contraires à la culture nationale.
Un silence assourdissant face à la même visite
Le 21 juillet 2025, le président Bassirou Diomaye Faye recevait à son tour Alex Soros au palais présidentiel, dans un contexte marqué par la volonté affichée de transformation économique et institutionnelle. Étonnamment, le député Amadou Ba est resté silencieux, aucun communiqué, aucune critique ne sont venus accompagner cette visite pourtant comparable à celle d’il y a quelques années.
Ce silence contrastant interpelle, surtout venant d’un acteur politique qui avait fait de la dénonciation de cette visite un cheval de bataille. Il soulève des questions légitimes sur la cohérence et la constance dans les positions politiques.
Une stratégie politique ou un opportunisme ?
Ce double langage n’est pas passé inaperçu auprès des observateurs et d’une partie croissante de l’opinion publique sénégalaise. Certains y voient un opportunisme politique manifeste, où la critique sert surtout d’arme de campagne électorale, avant de s’éteindre face à de nouveaux équilibres de pouvoir.
Les accusations portées hier contre Macky Sall et Alex Soros – notamment l’existence d’un prétendu « agenda LGBT » – sont désormais reléguées au silence, mettant en lumière un usage instrumental de ces thématiques sensibles.
Vers plus de responsabilité politique
Au moment où le Sénégal s’engage dans des réformes profondes et une transformation majeure, la population attend de ses représentants un discours honnête, cohérent et respectueux des faits. La politique ne devrait pas être un théâtre d’accusations sélectives et d’indignations à géométrie variable.
L’attitude d’Amadou Ba invite à un débat sur la nécessité d’une éthique politique qui transcende les intérêts partisans et respecte la vérité.