Le directeur général de l’Agence pour la reforestation et la Grande muraille verte, Aly Haïdar, a demandé vendredi au représentant du khalife des Baye-Fall à Thiès de l’accompagner dans son ambition de mettre en place des pépinières villageoises à travers le Sénégal.

Aly Haïdar s’adressait à des journalistes après avoir offert un deuxième lot de 100 plants de cocotier à Serigne Djily Fall, représentant du khalife général des Baye-Fall à Thiès. 
 
Ces arbres représente la contribution de M. Haïdar au démarrage du projet du marabout de reverdir tous les domiciles de Cheikh Ibra Fall, à travers le pays, en commençant par celui du quartier Médina Fall, où avait vécu le fondateur de cette branche du mouridisme, avant de rejoindre son guide spirituel.
 
Le directeur général de l’Agence pour la reforestation et la Grande muraille verte, évoquant la variété des techniques de reforestation qu’utilise l’agence qu’il dirige, a dit sa préférence pour celle relative aux pépinières villageoises, dont il a discuté avec le marabout.
 
L’ambition de ces pépinière est doter les habitants de chaque village de semences de plantes de leur choix et de gaines pour les faire pousser, a expliqué Aly Haïdar. 
 
Une fois que les pépinières auront germé, les producteurs procéderont à des échanges de plantes à une période de l’année correspondant au mois de juin, afin de diversifier leur matériel végétal respectif.
 
Deux mois plus tard, en août, « période la plus pluvieuse de l’hivernage, toutes ces plantes pourront être mises en terre dans les maisons ou les champs. Ce seront des sources de revenus et de vitamines pour les populations », a-t-il dit. 
 
« Partout où les gens auront besoin de nous, nous serons partants », a assuré Aly Haïdar, disant compter notamment sur l’influence des leaders d’opinion comme le représentant du khalife des Baye-Fall, pour amener les populations à l’action dans ce domaine. 
 
Le directeur général de l’Agence nationale pour la reforestation a souhaité poursuivre son compagnonnage avec les Baye-Fall partout où il sera nécessaire de planter des arbres. Il a souligné les chances de réussite du projet, avec la force du « ndigueul » (consigne du marabout).
 
« Le Sénégal s’approvisionne en noix de coco en Côte d’Ivoire à coups de milliards’’ de francs CFA, alors que cette « pouvait rester dans le pays », a-t-il relevé. 
 
Il a indiqué avoir réceptionné 17.500 cocotiers venant de la Côte d’Ivoire et signalé que l’Agence pour la reforestation et la Grande muraille verte travaille avec la Mauritanie, d’où elle a convoyé beaucoup de dattiers, ainsi qu’avec la Guinée, pour avoir des plants de corossolier, de goyavier et d’avocatier.
 
A l’échelle nationale, divers types de semence d’arbres sont collectés dans la forêt de la Casamance, pour les besoins de cette reforestation, a indiqué Aly Haïdar. 
 
Des noyaux de fruits pourris sont aussi recueillis auprès des marchands de Sandiniéry, dans les paroisses lors des Pâques où des fidèles acceptent de ramener les pépins de fruit du baobab utilisés pour la préparation du « ngalax », signale M. Haïdar.
 
Il a dit que le même procédé sera utilisé pour collecter des noyaux de dattes pendant le mois de Ramadan, période de grande consommation de ce fruit, que l’agence compte faire pousser au nord du Sénégal, zone dont le climat est semi-désertique.
 
Aly Haïdar a insisté sur la sensibilisation pour que les pépins et amandes des fruits consommés ne soient pas jetés, mais semés et pour que tout le monde dispose de pépinières à domicile, afin de reverdir le Sénégal. 
 
M. Haïdar affirme avoir aidé à reboiser 20.000 ha de mangrove et collecté 200 millions de graines à semer depuis 2006.