Alioune Tine, fondateur du Africajom Center, a réagi dans une publication sur son compte X concernant la décision prise par le président Macky Sall de reporter la présidentielle. Il met en garde le pouvoir contre l’utilisation de moyens répressifs envers la population, laquelle, selon lui, serait dans son droit de contester la décision du chef de l’État.

Maintenant, comment sortir de l’impasse du miroir brisé d’une démocratie usée et fatiguée qui fonctionne à vide, une démocratie qui ne fait plus sens et expose le pays à l’indignité. Où va le Sénégal, le titre fameux de l’agronome René Dumont dans les années 70. Chaque sénégalais se la pose aujourd’hui avec angoisse, tristesse et sentiment de honte. La définition la plus élémentaire de la démocratie, c’est la capacité de changer de régime pacifiquement, par la voie électorale. C’est ce qu’on n’a pas été capable de faire en 2024 au Sénégal où l’on vote dans les quatre communes de 1848. Elections législatives et communales.

Je ne suis pas toujours d’accord avec les personnes qui défendent les thèses consistant à dire qu’il n’y a pas de crise au Senegal et qui sont les mêmes personnes qui parlent de la nécessité de Refonder les institutions démocratiques, la thérapie des crises institutionnelles structurelles et chroniques, notamment la crise de l’hyperprésidentialisme exacerbé et de la justice. On a assisté avec cette décision à l’effondrement d’un vieux système démocratique et institutionnel usé jusqu’à l’os.

Car c’est la première fois que dans la phase de la campagne, du processus électoral, au moment des premiers enregistrements des émissions des candidats, de leurs tournées à l’intérieur du pays, au terme de l’épreuve olympique et ruineuse de l’éligibilité avec la caution, les locations de voitures, frais de personnels, que le couperet du report est tombé.

N’avoir pas été consulté pour le report est considéré comme pire qu’une inélégance politique. Que les candidats s’expriment, crient leur colère, mobilisent et manifestent pacifiquement c’est normal. Éviter surtout les interdictions, les répressions et les violences policières.

Les conséquences politiques, économiques, sociales et les conséquences sur la stabilité nationale et régionale ne devraient laisser personne indifférent. Phase également d’impression des bulletins de vote. Rupture institutionnelle grave et brutale qui crée un sentiment général de sidération, surtout auprès de tous les observateurs africains et internationaux, journalistes, diplomates ou organisation internationale. Pas ça, surtout pas au Senegal, vous vous n’avez pas le droit le droit de briser le miroir démocratique de l’Afrique.

Comment faire des crises de nouvelles opportunités permettant de corriger et de renforcer l’état de droit, la démocratie et les droits humains. Comment se projeter sur des schémas et stratégies qui s’ouvrent sur l’espérance et la sauvegarde des idéaux démocratiques auxquels nous sommes très attachés. Comment sauver la menace qui pèse sur le principe universel de la souveraineté et du suffrage universel, surtout dans la durée.

Il faut régler la question de la durée du mandat, régler la libération de tous les détenus politiques.