Plus d’une soixantaine de morts, des milliers de personnes blessées, arrêtées et détenues. La crise politique et constitutionnelle qui sévit au Sénégal est « la plus longue, la plus grave et la plus complexe de l’histoire politique » du pays. Le report de l’élection présidentielle a aussi entrainé des manifestations qui ont causé des morts.
Pour le fondateur d’Afrikajom Center, qui exprime sa vive préoccupation, « le temps est venu de mettre un terme à ces cycles de violence, de pacifier l’espace public, de retourner à une vie constitutionnelle et politique normale et de s’atteler à l’organisation matérielle de l’élection présidentielle ».
« Depuis mars 2021, le Sénégal vit une crise chronique avec des violences politiques
marquées par la défiance généralisée aux institutions publiques, la radicalisation des
acteurs de la scène politique, la fuite en avant des autorités, les menaces sérieuses
d’une plongée dans le chaos et d’un effondrement des institutions républicaines. Cette crise a déjà fait trop de morts, trop de blessés, trop de mutilés, trop de traumatismes et causé de nombreuses dégradations de biens publics et privés, sans que des investigations sérieuses n’aient été ouvertes pour faire toute la lumière sur les multiples violations des droits humains », déplore Alioune Tine.
Ainsi, il condamne les violences policières banalisées avec un usage excessif et
disproportionné de la force, de même que les saccages des biens publics et
privés.
Alioune Tine s’incline devant la mémoire de tous les morts et exprime ses condoléances aux familles éplorées.
Toutefois, il exige fortement le respect, par les autorités publiques, des normes et principes de l’État de droit, de la démocratie et des droits et libertés fondamentales constitutionnelles des citoyens à la manifestation pacifique, à la liberté d’expression, d’information et de presse.
Alioune Tine demande « la libération de tous les détenus politiques et recommande à toutes les parties prenantes de faire preuve de sens élevé des responsabilités, de retenue afin d’éviter de maintenir le pays dans une crise durable qui risque de le plonger dans le chaos, l’inconnu et la vulnérabilité. De s’entendre sur des mesures fortes de nature à apaiser et à sortir le pays de l’impasse politique. De créer toutes les conditions politiques permettant une résolution rapide, apaisée, concertée et consensuelle de la crise actuelle ».