L’Assemblée nationale populaire (ANP) de la Guinée Bissau a déclaré « nul » le nouvel accord pour l’exploitation pétrolière dans la zone d’exploitation conjointe entre la Guinée et le Sénégal.
La plénière de l’Assemblée a décidé de ne pas approuver l’accord signé en octobre entre les deux présidents, tout en regrettant « le silence de leur Gouvernement et la sérieuse tentative de cacher l’accord susmentionné et son contenu aux citoyens ».
Dans la résolution issue de leur session ordinaire, les parlementaires Bissau-Guinéens ont aussi invité tous « les organes souverains, ainsi que les autres Institutions à se conformer dûment à la Constitution et aux autres lois de la République dans l’exercice de leurs fonctions. »
Le président de la République de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a réagi sur « radiojovemen » indiquant que ni la Constitution ni le règlement intérieur de l’ANP ne prévoient que l’hémicycle puisse déclarer un accord de ce type nul et non avenu. Sissoco Embaló estime que lorsque le Premier ministre a reçu l’accord respectif, il devrait programmer à l’avance son analyse et sa discussion en conseil des ministres, car le chef de l’exécutif ne prend pas de décision seul, afin que le document suive sa procédure régulière.
Le dossier pétrolier met en lumière la mauvaise foi qui existe dans la poursuite acharnée du pouvoir en Guinée-Bissau, révèle le chef de l’État. Sissoco admet une nouvelle fois qu’il ne s’agit pas d’un accord pétrolier, le pays ne disposant pas de réserve confirmée de ce produit, et exige certaines réflexions de toute personne souhaitant aborder la question de la Guinée-Bissau à l’étranger.
« Ce comportement de l’ANP est du théâtre. Il faut être prudent quand on parle du pays au monde », a déclaré le président de la République aux journalistes lorsqu’on lui a demandé d’analyser la résolution de l’ANP sur le dossier pétrolier.
« Ce comportement de l’Assemblée nationale populaire aura les conséquences nécessaires », prévient Sissoco Embaló, repris par nos confrères d’Exclusif.