A l’occasion de la clôture du « mini lab » organisé, le 28 avril dernier, par le BOS-PSE sur l’import-substitution, le ministre du Commerce, de la Consommation et des PME, Abdou Karim Fofana, a eu un échange avec Adama Lam, président de la Confédération nationale des Entreprises du Sénégal (CNES). Ce dernier avait déclaré, lors de sa prise de parole, que « ce qui est dommage au Sénégal c’est qu’on fait de bons plans et projets puis on les met dans les tiroirs ».
Dans sa réponse, l’ancien ministre chargé du Suivi du Plan Sénégal Emergent a tenu à préciser que le PSE a été mis en œuvre dans toutes ses composantes ce qui a permis d’enregistrer des résultats visibles et mesurables.
« Le président de la République, a déclaré le porte-parole du gouvernement, a créé le Bureau opérationnel de Suivi en lui donnant une mission de structuration qui permet au ministre en charge du PSE de faire, chaque semaine, un suivi en conseil des ministres, avec un tableau de bord. Donc, monsieur le président Lam, ce suivi est fait et je suis ravi de vous dire qu’au Sénégal, on ne met plus de projets ou de plans dans les tiroirs. »
Et de poursuivre : « Si nous arrivons à passer d’une production en céréalière de 1 200 000 tonnes à 3 600 000 tonnes, pour un objectif de 4 millions, ainsi qu’une production de riz de 400 000 à 1 200 000 tonnes, c’est parce que les plans n’ont pas été mis dans les tiroirs. C’est parce que depuis 2012 on a du matériel agricole subventionné à 60% par l’État, plus de 8000 unités pour un coût de la subvention qui se chiffre à des centaines de milliards. Vous parlez du foncier. C’est un sujet conflictuel. C’est la raison pour laquelle l’État fait très attention (…) Le président de la République ne veut que des titres fonciers soient donnés sur des terres agricoles. Pour faire de l’agriculture, on n’a pas besoin de titre foncier. Nous avons eu à arbitrer beaucoup de sujets comme ça au niveau du gouvernement. on doit avoir un modèle contractuel qui adosse la durée de maturité ou d’amortissement des investissements sur la durée d’exploitation : dix ans, quinze ans, vingt ans et que ces terres puissent être occupées et utilisées par d’autres agriculteurs. L’État fait ce qu’il faut faire. Nous avons un code des investissements qui permet à tous les grands agriculteurs, d’avoir une exonération sur les droits de douanes, sur la TVA, sur le matériel de production, sur les immobilisations, et nous avons d’un autre côté un accompagnement sur la période d’exploitation. »
Le ministre du Commerce relève aussi que le gouvernement fait « beaucoup d’efforts pour aider les producteurs en organisant tous ces secteurs. Le FONGIP, par exemple, a un fonds de garantie de plus de 100 milliards orientés vers ces secteurs et d’ailleurs nous travaillons avec les boulangers, le secteur de la ferraille, pour leur permettre d’être autonome, d’avoir les fonds pour pouvoir travailler, financer leurs activités et ne pas être dépendants des importateurs ou des exportateurs des produits. Donc président, je vous rassure de ce point de vue, il y a un dynamisme ou une dynamique qui nous a permis d’arriver à ces résultats, c’est le Plan Sénégal Emergent parce que si on parle d’import substitution, c’est parce qu’en amont, il y a eu la politique du corridor céréalier. »
M. Fofana a continué sa démonstration dans les termes suivants : « Le corridor céréalier nous permet de nous dire qu’au Sénégal sur telle ou telle zone nous devons faire des efforts pour produire davantage de céréales, des céréales de qualité et c’est ce qui nous a permis de passer de 400 000 tonnes sur le riz à 1 200 000, de 2 000 000 de tonnes sur 3,6 millions pour les céréales. Et je suis ravi de vous dire que sur l’oignon, après les invendus de l’année dernière, nous avons, cette année, plus de 3000 tonnes exportées vers l’Europe, pour la première fois. Donc nous avançons, nous sommes presque devenus autonome sur la pomme de terre, sur l’oignon, sur la carotte, mais nous avançons aussi sur d’autres sujets. Petit à petit, tel que l’a prévu le Plan Sénégal Emergent sur 20 ans, nous avançons tous les cinq ans. »
Avant de terminer sur une note d’humour : « peut-être, a-t-il lancé à son interlocuteur, que vous faites trop d’immobilier et pas assez d’économie réelle. Il faut descendre des immeubles et aller sur le terrain parce que des dispositifs ont été mis en place par l’Etat pour que ça marche ».