AFP et le Parisien : Coronavirus au Sénégal : les partisans d’un chef religieux vandalisent le siège d’un journal

Ils reprochaient à la rédaction du journal d’avoir affirmé que le dirigeant d’une influente confrérie musulmane était hospitalisé, atteint par le Covid-19.

La rédaction des « Echos », un quotidien de Dakar. (Capture d’écran). Facebook/Les Echos

Le siège du quotidien sénégalais Les Echos a été vandalisé lundi par des partisans d’un chef musulman et dirigeant de parti politique. Ces derniers reprochaient à sa rédaction d’avoir affirmé que ce dernier avait été testé positif au coronavirus.

« Le matériel dans la salle de rédaction a été endommagé. Il s’agit de sept ordinateurs et d’un poste de télévision », a expliqué l’un des responsables du quotidien dakarois, Cheikh Oumar Ndao.

Dans son édition de lundi, Les Echos avaient affirmé en Une que Serigne Moustapha Sy, figure de l’influente confrérie musulmane des tidianes et président du Parti de l’Unité et du rassemblement (PUR), avait été « terrassé par le Covid-19 » et admis à l’Hôpital Principal de Dakar.

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Des « mensonges éhontés »

Le secrétaire national de la jeunesse du PUR, Habib Ndiaye, a dénoncé des « mensonges éhontés » et affirmé que le président du PUR « est bien portant et se trouve quelque part sur la planète Terre en train de vaquer à ses occupations ».

Dénonçant une « campagne de déstabilisation », il prévient le journal : « Laissez-le tranquille si vous voulez la paix […] Un homme averti en vaut deux ». Le communiqué ne mentionne pas l’attaque qui a visé la rédaction des Echos.

Selon le responsable du journal, « quatre à cinq » assaillants sont arrivés dans les locaux des Echos vers 13h00 (15 heures à Paris). « Ils ont demandé l’auteur de l’article sur Moustapha Sy, ont proféré des menaces et endommagé le matériel », a dit M. Ndao, en précisant avoir été interrogé sur cet incident par la gendarmerie.

Le Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse au Sénégal (Cdeps) a condamné dans un communiqué une « agression ignoble » et rappelé à l’Etat son « devoir de protéger les journalistes et les maisons de presse ». Le Syndicat professionnels information communication Sénégal ( Synpics ) « condamne sans réserve cet acte inqualifiable, qui dans une République ne saurait rester impuni ».