Depuis la fameuse conférence de presse commune, tenue avec les autres candidats malheureux de la Présidentielle, ayant suivi la proclamation des résultats provisoires par la Commission nationale de recensement des votes, le Président du Conseil départemental de Thiès a disparu de la circulation. Ses seules sorties publiques ont été un déplacement à Touba et une audience au Palais dans le cadre des concertations nationales autour de la riposte au coronavirus. Hormis ces deux sorties, l’homme se fait discret. Essai de décodage d’une posture muette.

Ses prises de parole déroutent voire désarçonnent. Ses silences intriguent et sont souvent sujets à interprétations. Idrissa Seck est de la catégorie des hors-série de la classe politique. Il est sui generis. On ne peut le ranger ni dans la catégorie des muets ni dans la classe des bavards. Aussi, chacune de ses postures peut alimenter les débats. Depuis la fameuse conférence de presse commune, tenue avec les autres candidats malheureux de la Présidentielle, ayant suivi la proclamation des résultats provisoire par la Commission nationale de recensement des votes, le Président du Conseil départemental de Thiès a disparu de la circulation. Ses seules sorties publiques ont été un déplacement à Touba et une audience au Palais dans le cadre des concertations nationales autour de la riposte au coronavirus. Hormis ces deux sorties, l’homme se fait discret. Si discret que même ses militants sont dans l’ignorance totale de ce qu’il fait ou veut. Procédant par coups de provocation, certains sont allés jusqu’à l’accuser d’être en deal avec le pouvoir pour se tailler un costume de chef de l’opposition avec, à la clé, un budget de 1 milliard Cfa. Manque de pot. Ce n’est pas avec une rumeur téléguidée que l’on peut faire sortir le lion de sa tanière. Puis, est venue se surajouter cette autre rumeur sur l’entrée de Rewmi au gouvernement. Silence de cathédrale dans ce parti où ordre vertical semble avoir été donné de ne répondre à aucune interpellation. Voire plus ! Alors que l’opposition incarnée par Ousmane Sonko et Mamadou Lamine Diallo critique à coups de lives et autres interpellations hebdomadaires la gestion sanitaire, économique et sociale de la Covid-19, Idrissa Seck et la formation politique qu’il a portée sur les fonts baptismaux en 2005 brillent par leur mutisme.

S’il en est ainsi, c’est que l’homme, réputé intelligent, pèse et sous-pèse chacune de ses postures. Il connait le prix du silence mais également les méfaits du mot mal placé. Sa boulette sur Maqqa et Bakka lui a valu des plumes. Depuis lors, chat échaudé craignant l’eau froide, c’est après avoir tourné sept fois la langue, comme le conseille la sagesse, qu’il consent à prendre la parole. Seulement, ce silence ne comporte pas que des avantages dans une démocratie d’opinion comme celle du Sénégal où, à l’ère des réseaux sociaux que sont, entre autres, facebook et twitter, il faut être audible et visible.

 

Ibrahima ANNE