De son vrai nom Mouhammadou Sougou, Serigne Djéri Wàdàne Sougou naquit en l’an 1265 de l’Hégire dans le village Mousladj situé dans l’actuel département de Kébémer dans la région de Louga. Il est le fils de Serigne Mama Fama Sougou et de Sokhna Takhiyatou Sougou. Son aïeul Serigne Sidy Ahmed Sougou dont la venue au Sénégal à cinq siècle auparavant, était originaire de Wàdàne, en Mauritanie, particulièrement de la famille des awlàdou Hàdj de la tribu Deymàn reconnue par la science religieuse et l’adoration du Seigneur.
Bien avant sa rencontre sa rencontre avec Cheikh Ahmadou Bamba, Serigne Djéri n’était adepte d’aucune confrérie ni pratiquant d’une quelconque wird ; posture liée au fait que ses parents n’appartiennent à aucune confession religieuse.
C’est son père qui a assuré son éducation religieuse et il a pu remarquer, dès le bas âge les qualités extraordimaire de Serigne Djéri Wàdàne Sougou car il parvenait à réciter le Coran bien avant d’y avoir été initié. Il maitrisait également la jurisprudence islamique et bien d’autre connaissances depuis le bas âge.
Au regard de ces considérations, Serigne Djéri Wàdàne était face à une ruée de personne qui ne cessait d’augmenter. Naturellement inquiété par cette foule, le commandant de cercle le convoqua un jour et lui demanda : « qui est ton guide ? ». Il lui répondit : « je suis le fils de mon maître ». Il lui demanda : « qui est le guide de ton père? ». Il lui répondit qu’il est lui aussi le fils de son maître. Il lui demanda son wird, Serigne Djéri rétorqua que le Coran était son wird.
Quarante-sept années après, toujours dans une parfaite constance des considérations sus évoquées, il se rattacha à Cheikhoul Khadim par initiation subtile (initiation effectuer par un maître contemporain qu’on n’a encore jamais rencontré). En effet trois mois après le départ d’exil du Cheikh, il rassembla toute sa famille pour leur déclarer : « sachez qu’à partir d’aujourd’hui, Cheikh Ahmadou Bamba est mon guide spirituel parce que Dieu lui a accordé un statut exceptionnellement particulier. Tout contemporain de son époque habitant cette contré ne daignant pas suivre sa voie, ne verra aucunement ses actions pieuses rétribuées par le Seigneur Tout-Puissant ». A partir de ce moment Serigne Djéri traduisit ses paroles en acte. Il donna à dix de ses enfants qui naitront par la suite l’un des noms du Cheikh, chacun. Sokhna Mame Diarra Bousso sera l’homonyme de ses six filles.
Serigne Djéri voyait tous les jours son maître, alors que celui-ci était en exil au Gabon. Et il édifiait ses disciples sur le quotidien du Cheikh, en leur exposant ses activités diurnes et nocturnes. Il prédit même un retour d’exil du Cheikh, citant une récolte de mil comme un festin joyeux pour saluer ce triomphe. Ce qui fut par ailleurs le cas au retour d’exil du Cheikh.
A son retour, Serigne Touba, en quittant Saint-Louis, passa par Sàkkal près du village de Wàdàne afin d’appeler Serigne Djéri pour qu’il vienne le rejoindre à Louga. Cette première rencontre avec le Cheikh se déroula dans la demeure de Cissé Mangonén et Serigne Djéri Wàdàne Sougou formalisa alors allégeance à Cheikh Ahmadou Bamba. Ils ses rencontrèrent ensuite à Sanoussi lors de la célébration de l’Aïd el Fitr. Serigne Djéri accomplira à Thiéyène Djolof, puis à Diourbel, des travaux champêtres à la demande du Cheikh à qui il remis toutes les récoltes.
Serigne Djéri était un homme animé d’une intense amour pour son Seigneur. Il s’était complètement détaché de l’amour de ce bas-monde et n’a jamais eu deux boubous ; il offrait toujours celui qu’il portait dès qu’il en avait un nouveau. Il n’a jamais eu de coffre et n’amassait jamais de bien.
Serigne Djéri Wàdàne Sougou était un homme élancé qui n’était pas très costaud, mais fut très actif avec une démarche très rapide. Il avait une voix forte. Il se vêtait d’un grand boubou et mettait une écharpe sur sa tête. Très ouvert et calme, il partageait ses richesses avec tout le monde.
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