Depuis quelques temps, l’emblématique patron de la Sedima fait l’objet d’une honteuse campagne médiatique. Son crime ? Avoir plaidé pour le patriotisme économique au profit d’une jeune start-up sénégalaise
Depuis quelques temps, l’emblématique patron de la SEDIMA fait l’objet d’une honteuse campagne médiatique. Son crime ? Avoir plaidé pour le patriotisme économique au profit d’une jeune start-up sénégalaise. Le Témoin revient sur le parcours exceptionnel de ce remarquable homme d’affaires national.
J’emprunte au défunt professeur de sociologie des médias au Cesti, Oumar Diagne, l’école de journalisme de Dakar, la fameuse assertion. « Au Sénégal, on n’aime pas les têtes qui émergent. Il faut couper les têtes qui sortent du lot ». Appliquer une telle assertion à Babacar Ngom de la Sédima me semble relever de la normalité en ces temps qui courent. Quel crime cet homme a-t-il commis pour subir cette effroyable réplique qui sonne comme une volonté de le faire douter, de l’écraser et, à la limite, de le démolir ? Pour quel « crime » donc ?
Celui d’avoir seulement porté le combat de la revendication de la préférence nationale ! Ou du patriotisme économique. Une chose est sûre : l’impitoyable lynchage médiatique auquel il a eu droit donne l’impression d’une volonté extrême de démolir Babacar Ngom. Un homme que je n’ai jamais rencontré, à qui je n’ai pas serré la main une seule fois mais qui, à travers son parcours, suscite l’admiration éperdue du journaliste spécialisé en économie que je prétends être. Mon indignation a fécondé une prise de position contre la levée de boucliers subie par le fondateur de la Sédima Juste parce que l’un des plus brillants hommes d’affaires de ce pays s’est positionné courageusement pour un patriotisme économique dans l’affaire opposant Akilee et Senelec, et le voilà voué aux gémonies ! Une prise de position tout à fait compréhensible pourtant puisque entrant dans le cadre d’un combat visant à privilégier les hommes d’affaires nationaux face à des entreprises étrangères qui ont fini de prendre le contrôle de notre économie.
Des entreprises qui ne soucient que de leurs propres intérêts, c’est-à-dire sucer ce pays et gagner énormément d’argent à rapatrier en dehors du pays. Pour mettre un terme à cela, et redonner au capital national la place qui sied dans l’économie de notre pays, le président Babacar Ngom et quelques autres partageant ses vues ont créé le Club des investisseurs sénégalais. Ce même cri de guerre en faveur du patriotisme économique, d’autres figures de proue du patronat national l’avaient pourtant poussé avant lui.
Mansour Cama de la Cnes, Baïdy Agne du Cnp, Mbagnick Diop du Medes ont dénoncé à maintes reprises et même devant le président Macky Sall cette clause de la préférence nationale dans les chantiers de l’état. Parce que dans notre pays, le marché est animé exclusivement par la commande publique à travers les grands chantiers de l’état. La commande privée n’est pas encore une réalité significative dans l’animation économique du pays. D’ailleurs, Mansour Cama et Baïdy Agne se sont souvent singularisés par un radicalisme qui donnait l’impression d’un casus belli ou d’une irrévérence devant le chef de l’état ou devant le premier ministre notamment Mohamed Dionne. Alors qu’est-ce qui a changé dans la position de principe rappelée par Babacar Ngom dans l’affaire Akilee-Senelec pour justifier un lâchage et un lynchage que ne mérite nullement ce digne fils du pays ? un homme qui devrait être célébré et donné en exemple à notre vieux patronat (Cnes et Cnp), mais aussi aux enfants et aux autorités de ce pays plutôt que d’être lynché publiquement. Par ces temps qui courent marqués par la frilosité de nos hommes d’affaires à oser des investissements porteurs pour notre pays, Babacar Ngom reste une fierté exemplaire.
Un parcours éblouissant !
A preuve par son parcours éblouissant. La Sédima, fondée en 1976 avec 60.000 francs CFA seulement comme capital de départ ayant servi à acheter 120 poussins, compte aujourd’hui 600 emplois permanents et 370 emplois temporaires. Avec une production annuelle distribuée au Sénégal et partout en Afrique, de 42.000.000 de poussins chair et ponte, 450.000 tonnes d’aliment de volaille et de bétail, 250.000 tonnes de farine de blé tendre, boulangère et biscuitière. Le chiffre d’affaires consolidé en 2018 est de 42 milliards de francs ! Lequel de nos pontes du patronat national peut aligner un bilan aussi remarquable ? Le ministre de l’industrie Moustapha Diop, lors d’une récente visite dans les locaux de la Sédima, avait présenté cette dernière comme « l’exemple type d’un modèle de réussite qui fait notre fierté ». Selon lui, « il est de la responsabilité de l’état, plus que par le passé, de le soutenir, de l’aider à faire face à toutes les menaces qui pourraient compromettre la survie de son entreprise, notamment l’importation frauduleuse de cuisses de poulet», a soutenu Moustapha Diop à l’endroit de la Sédima et de son fondateur. Par les temps qui courent, Babacar diop a justement besoin de ce soutien qui viendrait expressément du premier des sénégalais en l’occurrence le président Macky Sall. Parce que le modèle de réussite de la Sédima doit être cité en exemple dans cette dynamique d’un Pse qui a comme base la transformation structurelle de l’économie du pays. Pour moi, en tout cas, rien ne peut justifier cette campagne ignoble qui est en train d’être déroulée contre ce merveilleux fils du Sénégal qu’est Babacar Ngom. Surtout que ce pays manque de véritables capitaines d’industries de sa trempe ou à la dimension de feu Ahmeth Amar. Deux hommes qui donnent espoir d’une possible ré-industrialisation de notre pays. Car, prétendre à l’émergence sans une industrialisation est une utopie politique grave.
Sédima, un modèle de réussite
En dehors de la Sédima, et nouvelles minoteries Africaines, l’industrialisation portée par le patronat national n’existe pas dans ce pays. Toute la grande industrialisation de ce pays appartient au patronat étranger notamment français à travers le « Club des investisseurs français au Sénégal » qui devenu « Conseil des investisseurs européens au Sénégal » puis en mars 2020 euro Cham senegaal., mais aussi la Turquie et surtout la Chine. Le privé national se trouve totalement étouffé et marginalisé par la présence étrangère fortement encouragée par les pouvoirs publics. Le combat pour la préférence nationale devait, dans ce contexte, être un socle de mobilisation de tout le patronat national. Seulement, il faut oser l’avouer, l’avènement du Club des investisseurs sénégalais réunissant une belle brochette d’hommes d’affaires reconnus dans le pays, n’a jamais suscité l’enthousiasme du vieux patronat incarné par la Cnes, le Cnp, mais aussi le patronat étranger. Autant donc dire que Babacar Ngom était attendu au coin pour le premier faux pas qu’il commettrait. Lequel devait être l’occasion de l’envoyer à la roche Tarpéienne. Ce plutôt que de porter au Capitole ce champion national parti d’un apport de 60.000 frs pour peser actuellement près de 42 milliards de frs de chiffre d’affaires. Et qui a réussi à lui seul ou presque à réaliser l’autosuffisance de notre pays en poulets et en œufs avant de se diversifier dans la minoterie !
Au vu des crocs en jambe faits à Babacar Ngom, on se demande dans quel pays nous sommes en définitive. Certains avec qui il avait fondé le Cis ont très vite pris la tangente en démissionnant avec fracas et à grand tapage médiatique. Et pourtant ces démissionnaires, en dehors de Abdourahmane ndiaye le mauritanien du groupe, patron de Sagam et Elton, un autre éminent champion régional, ne pourront jamais montrer ce qu’ils ont réalisé comme investissements dans notre pays. Ils n’arrivent même à la cheville du boss de la Sédima.
Sous d’autres cieux, ils ne partageraient même pas la même table que lui. hélas, tout ce mélodrame donne l’impression d’un seul dessein, celui de diaboliser un éminent sénégalais qui a fait dans ce pays ce que ses contempteur n’ont jamais fait en termes de parcours, d’investissements et de création d’emplois. La diabolisation injustifiée à outrance dont il a été l’objet a d’ailleurs poussé le patron de la Sédima à présenter humblement ses plates excuses à ses partenaires. Mais malgré, il continue à être trainé dans la boue. Le pilonnage systématique n’épargne guère son brillant directeur général Abdourahmane Diouf qui paie le délit de proximité avec l’opposant Idrissa Seck. Non assurément. Il y a quelque chose qu’on ne comprend pas dans ce pays.
Pour le futur industriel de ce pays, il faut saluer et magnifier le parcours exceptionnel de Babacar Ngom de la Sédima. Le Sénégal a besoin de milliers de Babacar Ngom pour sortir enfin de sa misérable situation. Comprendre cela permettra à d’autres destins industriels d’éclore surtout au moment où le débat sur l’après-covid19 se pose avec acuité. il nous faut alors éviter de tuer nos œufs d’or du genre Sédima afin d’assurer une éclosion réussie pour le futur de ce pays. Encore une fois, le Témoin dit à Babacar Ngom ceci : Tiens bon, Grand, ceux qui te combattent sont des envieux qui ne t’arrivent pas à la cheville ! Nous t’admirons et t’encourageons car tu es une fierté nationale.