Alors qu’on n’a pas fini de parler de l’introduction du coronavirus à Tivaouane par une personne en provenance de Touba, voilà que la Division des investigations criminelles a mis la main sur une bande de 4 personnes, toutes s’activant dans le transport irrégulier de passagers, sur les axes Dakar, Mbour, Touba et Thiès, moyennant de fortes sommes d’argent. Parmi les personnes interpellées, un chauffeur d’une entreprise pharmaceutique.
L’interdiction du transport interurbain est l’une des mesures phares prises par l’Etat pour limiter la propagation du Covid-19. Elle n’a jamais été respectée. Au contraire, le fait cache de nombreuses complicités.
Il a fallu qu’un individu amène le virus à Tivaouane, pour qu’il y ait une prise de conscience nationale qui, on l’espère, n’est pas tardive. Au niveau central, la Division des investigations criminelles (DIC) a été activée, depuis quelque temps, pour mettre fin à ces pratiques.
Selon des informations reçues par EnQuête, les investigations et recoupements menés par les hommes du Commissaire Aliou Ba ont révélé que les activités les plus intenses se produisent sur les axes Dakar-Touba, Dakar-Mbour et Dakar-Thiès. Ces enquêtes concernent la période du 1er au 16 avril.
Ainsi un dispositif de télésurveillance et de surveillance par voie électronique a été mis en place par les services de la police. Un premier suspect a été identifié à Dakar, le 21 avril. Il s’agit d’un certain A. Diaw.
Avec sa collaboration, 3 autres chauffeurs ont été piégés et pris dans la nasse. Il s’agit d’A. Diène, C. Gning et B. Ndoye.
L’enquête a révélé que C. Gning est chauffeur à la société Duopharm qui s’active dans le commerce de produits pharmaceutiques. Chargé de livrer des commandes à des clients établis dans la capitale du mouridisme, il détient une autorisation de circuler. Au cours d’un voyage, une connaissance lui a dit que 6 personnes désiraient rallier Dakar et étaient prêtes à payer 20 000F CFA chacune. Il a cédé à l’appât du gain mais précise que son patron n’était pas au courant de ses activités délictuelles.
Le deuxième prévenu A. Diaw se présente comme un chauffeur qui exerce depuis 1997. Avec son véhicule de transport en commun d’une capacité de 35 places, il fait la navette entre Dakar et Mbacké, malgré l’interdiction de la circulation interurbaine. Toutefois, il a tenté de se défausser sur G. Samb, un chauffeur à qui il laisse son véhicule, deux jours par semaine. A ses dires, ledit Samb lui remettait 30 000F CFA par client, depuis que la mesure d’interdiction a été prise.
Diène a soutenu qu’il n’a jamais transporté, clandestinement, des passagers d’une localité à une autre. Sans en rapporter la preuve, il a allégué avoir quitté Lam-Lam (une localité de la région de Thiès) seul avec son apprenti, pour récupérer du matériel de construction. Seulement, les investigations des limiers ont montré qu’il transportait bel et bien des personnes entre cette partie de la capitale du Rail et Dakar, moyennant des tarifs qui varient entre 25 000 et 15 000 F CFA.
Même moyen de défense pour B. Ndoye qui se dit convoyeur de marchandises seulement entre Dakar et Thiès.
Malgré leurs dénégations, tous les quatre ont été déférés au parquet pour les faits de mise en danger de la vie d’autrui et violation des interdictions sur l’état d’urgence.