«Lorsqu’on se dit travailleur licencié «abusivement», on saisit les tribunaux et les juridictions et non la presse. Tout ce qu’elle a dit est totalement faux. Ce qui s’est passé : A 8 heures 50 minutes, les agents du bureau de la publicité et du recouvrement de «Soleil Vdn» m’ont saisi pour dire que Mme Ly Croquette est venue au bureau et s’est plaint d’avoir un état grippal. Qu’elle tousse et a des écoulements nasaux. Juste après, le Directeur de l’administration générale, M. Abdoulaye Ly, m’appelle pour me dire la même chose. A la suite de cet appel, j’ai aussi reçu des appels d’autres agents qui ont manifesté leurs inquiétudes par rapport à ces symptômes.
«Dans l’heure qui suit, le chef de service a adressé une note écrite au Directeur général du Soleil pour faire le constat de la situation, parce que d’autres agents inquiets étaient sur le point de quitter le lieu de travail. J’ai appelé le Directeur de l’administration générale pour qu’il dise à Mme Croquette d’aller se faire consulter au niveau de la structure dédiée. La dame est revenue pour lui dire qu’elle a vu un docteur. Je lui dis : «Est-ce que ce médecin est habilité à faire des tests de détection du Coronavirus ?». Elle m’a souligné qu’elle n’avait pas fait cela et qu’elle est dans un état grippal, avec parfois des allergies.
Avant elle, cette situation s’était posée avec deux agents. On leur avait dit de rester chez eux pour quelques jours. J’ai conseillé à ce qu’on la (Mme Croquette) mette en contact avec l’institut Pasteur ou avec les services médicaux du ministère de la Santé. Elle a affiché un niet catégorique. Comme je n’ai pas le droit de l’empoigner pour l’amener de force se faire dépister, je lui ai dit : «Dans ce cas, sortez du lieu de travail et vous rentrez chez vous». Ella refusa et resta sur place. Tout cela a été constaté par un huissier. Elle est restée sur place jusqu’à 17 heures en disant à des collègues qu’elle allait se faire confectionner un certificat médical pour s’absenter durant une bonne semaine. A 18 heures 41 minutes, elle a envoyé le certificat médical sur le compte WhatsApp du Directeur de l’administration générale. Comment peut-on envoyer un certificat médical à 18 heures 41 mn, non pas dans le bureau de son supérieur mais sur un compte WhatsApp ? Son supérieur lui a signifié qu’il ne prendrait pas ce certificat médical.
«Se sentant coincée, elle fait recours au Coordonnateur du délégué du personnel qui est venu le lendemain déposer au secrétariat de la Direction générale le courrier. Ma secrétaire lui a opposé un niet catégorique. Elle s’est absentée durant toute cette période. Tout a été constaté par l’huissier qui lui a délivré sa lettre de licenciement. Dans ce contexte du Covid-19, on ne licencie certes pas pour des raisons économiques, mais pour fautes lourdes, oui. Elle a été licenciée le 26 mars pour refus d’exécuter un ordre donné par le supérieur hiérarchique, insubordination et défiance envers le Directeur général et perte de confiance. Elle a commis trois lourdes fautes. Il y a un rapport circonstancié du chef de service.
«Quoi qu’il advienne, je ne vais pas reculer d’un iota sur cette décision parce qu’il s’agit de l’autorité du Directeur général. Sauf si une décision de justice me l’impose, parce que je suis un républicain. Je n’accepterai pas que des gens sous prétexte du Coronavirus veuillent installer l’indiscipline, l’anarchie dans l’entreprise. Je n’ai violé les droits de personne. Depuis deux ans que je suis au Soleil, je me suis positionné en réparateur des violations des droits des travailleurs».
Magib GAYE