La propagation inquiétante du coronavirus a eu le don de faire taire les adversités politiques les plus irréductibles. D’après des sources de «L’As », le chef de l’Etat va recevoir, demain mardi, les leaders des partis représentés à l’Assemblée nationale en vue de les impliquer dans la mise en place d’une grande coalition de guerre contre le Covid-19 qui menace les fondements des Etats de la planète.

Sauf changement de dernière minute, les leaders des partis représentés à l’Assemblée nationale seront reçus individuellement, à partir de demain mardi dans l’après-midi, en audience par le chef de l’Etat qui tient, non seulement à les remercier pour l’élan de solidarité, dont ils ont fait montre, mais aussi à les impliquer dans le plan national de riposte contre le coronavirus.

D’après des sources proches du Palais de la République, Idrissa Seck de Rewmi, Ousmane Sonko de Pastef, Khalifa Sall de And Taxawu Sénégal, Mansour Sy Djamil, bref tous les leaders concernés, à l’exception de Mamadou Lamine Diallo et Bamba Dièye, avaient donné leur accord de principe pour prendre part à cette audience. En principe, c’est le patron de Rewmi qui devrait ouvrir le ballet au Palais.

L’objectif du président de la République, dit-on, est d’impliquer les leaders dans la lutte contre le Covid-19 qui prend des proportions inquiétantes dans notre pays avec plus de 60 cas positifs présents dans les 5 régions les plus peuplées du pays. Surtout que pour la première fois, les mesures prises par le chef de l’Etat ont fait l’unanimité auprès des leaders de l’opposition qui, non seulement les ont saluées, mais ont aussi appelé les populations à y adhérer. Il s’agit là d’une belle opportunité pour Macky Sall de renouer le fil du dialogue avec certains d’entre eux à l’image de Sonko très critique à l’égard de son régime ou de Khalifa Sall qu’il a fait emprisonner pendant plusieurs années. Ce sera une bouffée d’oxygène pour le chef de l’Etat qui a déjà obtenu le soutien des chefs religieux du pays, s’il parvient à enrôler les leaders des partis de l’opposition dans ce combat contre le coronavirus.

Vont-ils prendre part à l’audience du chef de l’Etat? Le cas échant, ils en sortiront grandis et auront prouvé que quand l’intérêt national est en jeu, ils sont capables de s’élever au-dessus des calculs égotistes et partisans. Si en revanche ils refusent d’y répondre, ce sera un précédent dangereux, signe de la déliquescence de notre commun vouloir de vie commune. Au surplus, ils seront couverts d’opprobre aux yeux des citoyens plus préoccupés par l’instinct de survie que par les intérêts vachement politiciens. En définitive, le chef de l’Etat entend mettre à contribution toutes les forces vives de la nation pour barrer la route au Covid-19, mais aussi pour transcender les crises économiques et sociales post-coronavirus.

L’AS