La Cour d’appel de Dakar a examiné, mardi dernier, une affaire rocambolesque impliquant l’hypothèque frauduleuse d’un immeuble appartenant à Anta Babacar Ngom Diack. Situé aux Almadies, cet immeuble R+5, évalué à 8 milliards de FCFA, aurait été utilisé comme garantie pour obtenir un prêt de 85 millions de FCFA auprès d’Orabank, grâce à des documents falsifiés.

**Un stratagème bien orchestré**
Selon les informations rapportées par *Les Échos*, les principaux accusés — Momar Samb, Tamsir Ndiaye, Tahir Hann, et Ndèye Penda Dieng — auraient élaboré ce plan en utilisant une fausse procuration et des états financiers falsifiés. Momar Samb, avec l’aide présumée de Tamsir Ndiaye, chef d’agence d’Orabank Thiaroye, aurait présenté le bâtiment comme un simple immeuble nu, dissimulant sa véritable nature : un R+5 de standing situé en bord de mer.

** »Je n’ai jamais vendu cet immeuble »**
Anta Babacar Ngom Diack, aujourd’hui députée à la 15ᵉ législature, s’est exprimée fermement lors de l’audience. Réaffirmant sa position, elle a déclaré : * »Je n’ai jamais vendu mon immeuble ni donné procuration à qui que ce soit pour agir en mon nom. »* Elle a également assuré * »ne jamais avoir connu les accusés »* et a qualifié leurs agissements de * »tentative de spoliation inacceptable. »*

**Des condamnations déjà prononcées**
Cette affaire remonte à 2021, mais le premier jugement n’a eu lieu qu’en 2023. À l’époque, le tribunal avait condamné Momar Samb et Ndèye Penda Dieng à des peines respectives de deux ans de prison (dont un an ferme pour Samb) et deux ans ferme pour Dieng, assorties d’un mandat d’arrêt. Les coaccusés, Tamsir Ndiaye et Tahir Hann, avaient écopé de deux ans de prison, dont six mois ferme.

**Un appel en cours, verdict attendu**
Malgré ces condamnations, les accusés continuent de nier les faits. Ils ont fait appel, mais le Parquet a requis la confirmation des peines initiales. Le verdict final est attendu le **21 janvier 2025**.

L’affaire soulève des interrogations sur la sécurité des transactions immobilières et met en lumière l’importance de la vigilance dans la gestion des biens.