L’affaire avait fait les choux gras de la presse. Il s’agissait d’une escroquerie de haut vol portant sur 5 milliards de francs CFA, commise par Zakiloulahi Sow au détriment d’Abdoulaye Sylla, PDG d’Ecotra. En décembre 2022, Zakiloulahi Sow risquait de passer les fêtes de fin d’année en prison suite à la plainte d’Abdoulaye Sylla. Cependant, il avait pu rester en liberté grâce à une médiation pénale qu’il avait demandée. Après cela, au lieu de respecter ses engagements, Zaki Sow aurait obtenu le soutien d’un lobby puissant pour éviter tout remboursement. De plus, il avait obtenu un certificat médical pour éviter la prison.
En décembre, lors de la médiation pénale, Zaki Sow avait accepté de signer un protocole pour rester en liberté. Cet accord reconnaissait la propriété de la société Ecotra sur les 5 milliards de francs CFA et valait cession de la créance de la Siraj Financial Holding dans le cadre d’un protocole d’accord la liant à l’État togolais et à la Société interafricaine de banque (SAIB). Zakiloulahi Sow s’était engagé, au nom de la société SHF, à matérialiser cet accord devant notaire au plus tard le 22 janvier 2023.
Cependant, un mois après la signature de cet accord, le camp d’Abdoulaye Sylla était persuadé que Zaki Sow n’avait aucune intention de rembourser les 5 milliards de francs. La date butoir du 22 janvier avait été largement dépassée. Selon des sources, Zaki Sow aurait été approché par des « courtiers politico-financiers » lui garantissant l’impunité et lui permettant de faire traîner les choses pour ne rien rembourser. Cette échappatoire aurait été facilitée par un lobby composé d’agents de l’État et d’hommes d’affaires.
Du côté d’Abdoulaye Sylla, on ne comprenait pas la tournure de cette affaire. Alors que dans le pays, pour des délits mineurs comme le vol de poulet, on pouvait recevoir un mandat de dépôt, une personne pouvait dérober 5 milliards, reconnaître son forfait et continuer à se promener librement. De plus, pour éviter la prison, Zaki Sow avait obtenu un certificat médical garantissant l’incompatibilité de son état de santé avec un séjour en prison.
Dans ce dossier, Zakiloulahi Sow avait utilisé la Siraj Financial Holding, société qu’il avait créée au Togo, pour procéder à la signature du protocole de rachat des parts détenues par la Libyan Foreign Bank dans le capital de la SIAB, une banque togolaise. Abdoulaye Sylla lui avait confié 5 milliards de francs à cette fin. Le camp d’Abdoulaye Sylla restait déterminé à récupérer ses fonds par tous les moyens possibles, car 5 milliards de francs n’étaient pas une somme négligeable.