La journée du mercredi 6 mars 2024 marque un tournant décisif dans l’histoire politique du Sénégal et symbolise la fin du mandat du Président de la République, Macky Sall. Cette journée a été caractérisée par une série de décisions importantes, prises suite à l’avis rendu par le Conseil constitutionnel, qui ont contribué à apaiser les tensions politiques qui montaient. Alors qu’une grande majorité accusait le Macky Sall ne vouloir s’éterniser au pouvoir en jouant au dilatoire.
Le Conseil constitutionnel a joué un rôle clé en rendant deux décisions cruciales. La première a été donnée le 5 mars, à la demande du Président Macky Sall, sans que cette décision ne soit immédiatement rendue publique. La seconde décision concernait une requête des candidats retenus pour la présidentielle, rendue le 6 mars. Ces décisions ont laissé au chef de l’État peu de marges de manœuvre, le contraignant à se conformer aux avis du Conseil constitutionnel.
Dans ce contexte, le Président Sall a annoncé, lors d’un conseil des ministres crucial tenu le 6 mars, l’application des décisions du Conseil constitutionnel. Lors de cette réunion, il a également pris la décision de fixer la date de l’élection présidentielle au 24 mars, devançant la proposition initiale du Conseil constitutionnel qui avait suggéré le 31 mars. Finalement, le Conseil s’est aligné sur la décision du Président.
Un autre moment marquant de cette journée a été la séparation du Président Sall avec le Premier ministre, Amadou BA, au profit d’un nouveau nommé à ce poste, Sidiki Kaba. Le Président a clairement exprimé, lors du conseil, qu’il ne souhaitait pas débattre de ses décisions, affirmant avoir pris ces mesures de son propre chef.
La campagne électorale est prévue pour débuter le dimanche suivant, s’étalant sur 12 jours, suite à la signature du décret par le Président Sall. Cette annonce a été faite après que les membres du gouvernement ont été informés du report de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, qui a finalement eu lieu à 17 heures le mercredi, marquant la tension politique de la journée.
Macky Sall a exprimé sa fermeté à suivre l’avis du Conseil constitutionnel sans ouvrir de débat, en particulier concernant la libération du Premier ministre Amadou BA pour lui permettre de préparer sa campagne. Cette décision fut prise lors d’un pré-conseil réunissant des figures clés de l’administration.
Concernant l’avenir immédiat du pouvoir, si l’élection se tient comme prévu le 24 mars et sans incident majeur, le Président Sall restera en fonction jusqu’à l’élection de son successeur. Dans le cas contraire, il devra céder sa place au président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, qui poursuivra le processus électoral en cours.