Le Ministre des Affaires étrangères, Ismaïla Madior Fall présidé ce lundi au nom du Chef de l’Etat, Macky Sall, l’ouverture de la 16e Assemblée générale, coïncidant avec le 50e anniversaire du CODESRIA. Le thème de cette Assemblée générale porte sur « Sciences sociales et les Pandémies en Afrique ». Le ministre qui s’est considéré comme « enfant du CODESRIA », pour avoir bénéficié de ses subventions appelées « Small Grant », a salué la contribution du centre dans le développement des sciences sociales et humaines sur le continent.
In extenso, l’intégralité du discours d’Ismaïla Madior, Ministre des affaires étrangères
J’ai l’honneur de représenter Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal à cette importante rencontre marquant le 50ème anniversaire du CODESRIA. Je voudrais magnifier la qualité exceptionnelle des relations entre notre pays et le CODESRIA, organisation basée à Dakar depuis sa création en 1973 et jouissant d’un Accord de siège lui conférant un statut diplomatique et des immunités, afin de garantir son indépendance et de soutenir, un engagement intellectuel efficace de cette institution de recherche.
Le CODESRIA est l’une des plus importantes institutions de recherche du continent, en matière de sciences sociales, de par son ancienneté et de par son champ d’intervention. C’est le lieu de saluer la contribution remarquable du CODESRIA au développement des sciences sociales et humaines en Afrique outil à la disposition de nos communautés de chercheurs venus de tout le continent et de la diaspora, de même que nos décideurs.
Aussi, à l’occasion de cette 16e Assemblée générale, il convient de saluer les nombreuses réalisations et publications du CODESRIA, en recommandant vivement leur conservation au patrimoine de l’Afrique et leur vulgarisation.
Ainsi, le CODESRIA a formé et promu des générations de chercheurs africains et a permis au Continent, d’apporter une contribution indéniable au développement des sciences sociales et humaines dans le monde.
Le contexte mondial post-COVID 19, justifie la pertinence du thème retenu pour cette 16e Assemblée générale, « les sciences sociales et les pandémies en Afrique ».
Ce choix traduit l’impératif d’une prise de conscience des défis et enjeux du moment. En effet, les « pandémies » constituent des moments épistémiques avec des implications majeures pour la production de connaissances au niveau mondial et africain. Elles créent des opportunités pour révolutionner les structures scientifiques et réorienter les dynamiques intellectuelles.
Les sciences sociales permettent d’améliorer la compréhension des pandémies en Afrique, avec une analyse des dynamiques économiques et socioculturels qui permet de formuler les meilleures réponses à ces fléaux des temps modernes.
De tout temps, les pandémies ont affecté la société internationale et aucun n’a atteint la dimension de la COVID-19, qui a fortement éprouvé les systèmes de santé, même les plus résilients et a impacté la continuité des soins et services de santé essentiels.
Ceci a nécessité l’urgence de replacer la santé au cœur de nos priorités, tant au niveau national qu’au niveau international.
A cet égard, il est important de mettre l’accent sur la prise de conscience de notre vulnérabilité collective, ainsi que sur la nécessité de mieux nous préparer aux pandémies, dans un esprit de solidarité et de coopération.
Notre pays, à travers le Plan Sénégal émergent, accorde une place privilégiée à la valorisation des savoirs et de la recherche, ainsi que leur contribution dans le développement économique et social. Il identifie le développement du capital humain, comme l’un des principaux défis à l’ère de l’économie du savoir.
Les illustrations concrètes de cette volonté politique, sont nombreuses. D’importants efforts sont réalisés pour le développement des sciences sociales, en vue de renforcer leur apport à l’éradication ou à la prévention des situations pandémiques ou de crise. On peut citer le Fonds d’Impulsion de la Recherche scientifique et technique (FIRST), outil mis en place par l’Etat pour donner un nouvel élan à la recherche, mais aussi à en faire un levier du développement économique et social du pays et au-delà même, du continent africain. Les chercheurs en science sociale et humaine bénéficient souvent de l’appui de ce fonds, selon des critères définis par le département de l’enseignement supérieur.
A l’échelle supranationale, il y a également le Prix Macky Sall pour la Recherche, dans l’espace du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES).
Lancé en 2015 avec un montant initial de 500 millions de Francs CFA offert par le Président Macky Sall, Grand-Croix de l’Ordre international des palmes académiques du CAMES, le Fonds a été porté à un milliard de FCFA en 2020, puis à deux milliards de Francs CFA en 2022.
Par ailleurs, le Président Macky Sall, au cours de sa présidence de l’Union Africaine, a multiplié les initiatives afin de contribuer à la levée progressive des barrières à la production locale de médicaments, de vaccins et d’autres produits et dispositifs médicaux et d’assurer un transfert de technologie et une souveraineté pharmaceutique et médicale.
Dans cette perspective, je réaffirme l’engagement du Sénégal à participer à l’effort mondial et africain de recherche pour la prévention et la lutte contre les pandémies, à travers toutes les initiatives dans le domaine des sciences sociales.
C’est aussi le lieu de magnifier, encore une fois, la tenue de cette assemblée générale, qui nous permet de partager nos bonnes pratiques et d’échanger sur nos défis communs.
Je demeure convaincu que cette 16e Assemblée générale, grand moment d’échanges entre les chercheurs africains en sciences sociales du continent et de la diaspora, va favoriser la conception de stratégies de prévention et de contrôle des pandémies plus cohérentes, sur la base des réalités propres à l’Afrique.
Le gouvernement du Sénégal reste attentif aux conclusions et recommandations qui seront issues de vos travaux.