Un Premier ministre d’une petite colonie anglaise des Caraïbes est jugé aux Etats-Unis pour trafic de drogue et association de malfaiteurs. Les Pv d’audience révèlent qu’il a cité des complices politiques au Sénégal, qui l’aideraient notamment dans un trafic d’armes issues de l’argent de la drogue. Néanmoins, l’identité de ce complice est encore inconnue.
Le Sénégal se retrouve mêlé à une affaire de drogue et d’armes lourdes, qui est en cours de jugement à Miami, aux Etats-Unis, à l’heure actuelle. Il s’agit de l’affaire impliquant le Premier ministre des Iles Vierges Britanniques (Bvi en anglais), M. Andrew Alturo Fahie.
Ce dernier a été intercepté à l’aéroport de Miami, où il venait conclure une transaction pour le transport de la drogue aux Usa, moyennant un paiement de 700 mille dollars américains en espèces.
L’homme ne savait pas qu’en vérité, celui qu’il pensait être un trafiquant de drogue du cartel mexicain de Sinaloa, était en réalité un agent de l’Agence américaine de lutte contre le trafic de drogue, la Drug enforcement Agency (Dea). Au lieu de l’argent espéré, il s’est retrouvé avec des menottes dans une cellule américaine, dans l’attente du verdict de son procès.
Ce qui rend cette affaire intéressante pour les Sénégalais, c’est d’apprendre que lors des tractations avec ceux qu’il pensait être des dealers, intéressés à profiter de sa position officielle au sein du gouvernement de son pays pour faire transiter sur son territoire de grandes quantités de drogue venant de Colombie et destinées à être écoulées aux Etats-Unis d’Amérique, M. Fahie a demandé à ses interlocuteurs de lui remettre de l’argent pour «payer une dette contractée auprès d’un contact au Sénégal».
Le contact, en question, serait un homme politique sénégalais. Les minutes du procès ne disent néanmoins rien sur son identité ni sur ses éventuelles fonctions au Sénégal.
Il est toutefois assuré que ce personnage devait faciliter l’arrivée d’armes sur le territoire sénégalais, avec l’appui du Hezbollah libanais, groupe d’ailleurs impliqué, avec les Farc colombiennes, dans le trafic de drogue en direction des Etats-Unis. M. Fahie, s’il avait reçu le montant demandé en contrepartie de sa transaction, devait rencontrer son partenaire sénégalais dans une autre île des Caraïbes, l’île Saint-Martin, une colonie partagée entre les Pays Bas et la Grande Bretagne.
Cette affaire d’armes a rappelé que les Douanes sénégalaises avaient intercepté une cargaison d’armes d’une valeur de plus de 4 milliards de francs Cfa, sur un bateau battant pavillon panaméen, dont l’équipage était majoritairement ukrainien, dans le Port de Dakar.
A ce jour, les autorités n’ont pas encore pu percer le mystère de l’identité de ceux qui ont affrété le navire et sa cargaison, ni de son origine, ni de sa destination. Peut-être qu’en suivant les péripéties du procès du dignitaire déchu des Iles Vierges Britanniques, pourrait-on en savoir un peu plus ?
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