La troisième conférence régionale des directeurs généraux et hauts commandants des forces de sécurité intérieure et des hauts fonctionnaires de justice sur la lutte contre le trafic illicite de migrants et la traite des personnes a ouvert ses portes, ce mardi 10 mai, à Dakar. Cette rencontre de trois jours (les 10, 11 et 12 mai 2022), qui était prévue en 2020 a été reportée à cause de la pandémie de Covid-19. Elle est co-organisée avec l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et vise à « rassembler les hauts représentants et les points focaux de chaque pays membre ainsi que des organisations membres et partenaires techniques afin d’aborder les différentes avancées » en matière de lutte contre la traite des personnes et le trafic de migrants relatives aux recommandations issues de la Déclaration de Niamey. Elle permettra également de valider les prochaines étapes pour la consolidation du mécanisme permanent et le suivi des engagements de la Déclaration de Niamey.
« Le combat s’impose à tous en raison des effets néfastes et dramatiques du fléau »
Venu co-présider la cérémonie officielle d’ouverture des travaux avec Philip De Andres Amado, représentant régional du Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’ONUDC, le ministre de l’Intérieur du Sénégal, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a réitéré l’engagement de son pays à « faire tous les efforts nécessaires pour mettre en œuvre les recommandations de la Déclaration de Niamey mais aussi à contribuer à une meilleure coopération dans les domaines et thématiques couvertes par celle-ci ».
Une volonté qui, selon lui, traduit « tout l’intérêt que le président de la République, Macky Sall, et par ailleurs, Président en exercice de l’Union africaine, attache à la problématique du trafic illicite de migrants et de la traite des personnes, notamment la nécessité de les combattre sous toutes les formes. Et ce combat s’impose à tous en raison des effets néfastes et dramatiques que ce type de trafic induit sur le plan économique et social dans le pays ».
« La Déclaration de Niamey est un instrument pertinent de prévention et de lutte contre le fléau »
De l’avis du ministre, la Déclaration de Niamey, à travers son mécanisme de suivi institué lors de la première conférence, est « un instrument pertinent de prévention et de lutte contre le trafic de migrants et la traite des personnes dans le sens où elle permet de faciliter la coordination et la coopération entre les Etats partie ».
A l’en croire, ce mécanisme permanent de suivi constitue, à la fois, « un repère et un baromètre pour l’évaluation de nos stratégies et actions contre le trafic de migrants et la traite des personnes ».
La nécessité d’établir « une collaboration dynamique » entre les Etats
Toutefois, Antoine Félix Abdoulaye Diome reconnait que « la majorité des recommandations mises en œuvre relève de la prise en charge des problèmes du trafic de migrants et de la traite des personnes comme criminalité transnationale organisée nécessitant de la part des Etats une collaboration dynamique pour aboutir à des résultats significatifs ». Pour lui, au-delà des aspects juridiques et sécuritaires, il faut des « actions qui portent sur le volet socio-économique et politique de la question ».
Pour rappel, la Déclaration de Niamey qui vise à « coordonner efficacement les actions contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants », a été a adoptée à l’issue d’une réunion ministérielle de coordination contre le trafic illicite de migrants et la traite des personnes qui s’était tenue en mars 2018 à Niamey à l’invitation du Niger qui assurait la présidence du G5 Sahel.
La rencontre a également enregistré la présence de la cheffe de coopération de la délégation de l’Union européenne au Sénégal, Madame Panczyk Dorota, du directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Cheikh Sadibou Diop, de l’inspecteur général de police, Seydou Bocar Yague, de l’assistant frontière/migration/BDS/G5 Sahel, Sidatty Ould Mohamed Dick, entre autres.