S’il y a quelqu’un qui doit apprendre à communiquer, c’est bien le leader du parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF). Ousmane Sonko ne rate jamais une occasion pour faire parler de lui. Et même en pleine campagne électorale, il ne manque pas de frustrer les sénégalais. Obnubilé par le pouvoir, il n’hésite plus à revenir sur ses propres principes. Des positions qui risquent de lui être préjudiciables pour les élections à venir.
L’affaire de la monnaie en Casamance lancée par le candidat de la coalition Yewwi Askan Wi, continue toujours d’alimenter les débats. Cette fois-ci, c’est l’initiateur de ce projet qui donne sa version des faits. Lors du démarrage de sa campagne à Ziguinchor, Ousmane Sonko a laissé entendre que les personnes qui sont contre cette idée, sont dépassées par le niveau de la politique actuelle. Pire Ousmane Sonko est même allé jusqu’à les insulter en les traitant de nullards. « La politique a changé et les nullards n’ont plus leur place », lance le leader de PASTEF.
Pour légitimiser son projet, Ousmane Sonko a pris exemple sur la France. « La France est un Etat unitaire avec une monnaie qu’on appelle Euro. Et pourtant, il y a plus de 120 complémentaires qui circulent en France », se justifie le Patriote en chef. Et pourtant il a toujours tenu un discours anti-français depuis son avènement en politique. D’ailleurs si les intérêts français ont été attaqués, lors des émeutes du mois de mars, il en a sa part de responsabilité. Car ces discours et celui de Guy Marius Sagna ont fait passer la France pour le diable au Sénégal.
Une déclaration qui fait beaucoup de bruit. Ousmane Sonko a touché un point sensible. Sur les réseaux sociaux les réactions n’ont pas tardé. Ayant pris la balle au rebond, Blaise Pascal Cissé n’a pas raté Sonko. « Mr Sonko, indiquez-moi dans quelle région de la France, fut retirée l’Euro dans le cadre de la mise en place d’une monnaie locale comme vous l’aviez si bien annoncé pour concernant Ziguinchor », s’interroge-t-il. Avant de relancer, « Cher ami, en nous renvoyant sur Google vous me donnez raison car j’ai dénoncé votre copié collé chez le colon blanc et piètre pour des idées conçues tout au début du 19e siècle », assène Blaise Pascal.
Pour le coordonnateur du mouvement Mouvement Force Sénégal et Président du « Mouvement Tout Va Mal (MTVM) », « l’Afrique n’a plus besoin de ça. Le développement de l’Afrique interpelle le génie africain », écrit Blaise dans une note parvenue à la rédaction de Xibaaru. Ce dernier n’a pas manqué de remettre Sonko à sa place, « vous ne pouvez pas nous traiter de nullard juste parce-que nous n’avons pas parcouru Google a la recherche d’idées ou de programmes à copier-coller comme vous l’avez fait. À l’école, le nullard c’est toujours celui-ci qui est bourré de carence et à court d’idées, lorgnait la pensée des autres, c’est connu », conclut-il.
Ces sorties de pistes de Sonko prouvent deux choses. Premièrement, le leader de Pastef est limité intellectuellement. Si tel n’était pas le cas il ne se serait jamais mis à dos tous les sénégalais. Ses déclarations maladroites ne cessent de la faire chuter sur les sondages. D’ailleurs, Sonko risque d’avoir des surprises pour les Locales.
Mais cela prouve aussi que Sonko est le seul souverain qui décide au sein de Pastef. Dans un parti normal, ce député accusé de viols aurait rendu compte. Et les responsables de ce parti l’auraient remis sur les rails.
Les dérives verbales sont les principaux facteurs qui vont précipiter la chute de Sonko. S’il veut devenir le prochain président de ce pays, le patriote en chef doit se conformer aux valeurs des sénégalais. Mais en attendant, tous les yeux sont rivés sur lui et ses prochains résultats à Ziguinchor. S’il ne passe pas l’épreuve des Locales, il peut dire Adieu à la présidentielle de 2024.
Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru