Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années .Cette maxime de Pierre Corneille sied bien à notre Homme de l’année, Antoine Felix Abdoulaye Diome. Et le cursus exemplaire de ce natif de Khombole gare contraste bien d’avec se sérénité débordante de visu. Une maîtrise (option droit des affaires) en poche, Antoine Diome entre au Centre de formation judiciaire (Cfj) d’où il sort diplôme et réussit son entrée à l’Enm, la réputée Ecole nationale de la magistrature, à Paris. Il y est formé à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, avec une spécialisation dans la saisie et la confiscation des avoirs criminels.
Après la France, Antoine Félix Abdoulaye Diome fait cap sur les Etats-Unis pour subir, au Département d’Etat, deux autres formations dans des matières qui commencent à mobiliser magistrats et policiers du monde entier : la lutte contre la cybercriminalité et la corruption. À 24 ans, il débute sa carrière comme substitut du procureur près le tribunal régional de Diourbel avant de gravir rapidement les échelons, de Dakar (où il est avocat général près la Cour d’appel à Guédiawaye). En 2015, le Président de la République le nomme agent judiciaire de l’Etat. C’est à ce titre d’ailleurs qu’il avait obtenu la condamnation de Khalifa Sall alors maire de Dakar poursuivi dans le cadre de la caisse d’avance de sa municipalité.
Antoine Diome nommé ministre de l’intérieur
Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique depuis novembre 2020, le parquetier fait l’Objet de beaucoup d’attentions. Mais lors de la cérémonie de passation de service avec son prédécesseur, Aly Ngouye Ndiaye il dira : « c’est un privilège et un honneur de servir son pays. Car, dit-il, les missions qui sont dévolues à son département sont assez stratégiques ». Stratégiques, le mot est lâché avec toute sa charge régalienne. Ainsi, tous ses faits et gestes sont diversement interprétés. Il est souvent accusé d’être en service commandé quand il défend les intérêts de l’Etat. Comme en atteste sa sortie jugée maladroite le 6 mars 2021, alors qu’il s’indignait des émeutes qui venaient d’ébranler la capitale sénégalaise et plusieurs grandes villes du pays .Seulement, il ne pouvait qu’incarner cette posture régalienne car une bonne partie de la sécurité nationale était entre ses mains. Mais il fallait bien comprendre ce qu’est l’Etat pour ne pas verser dans cette forme d’indignation gratuite.
Antoine Felix Diome,un homme de principe
2021 se disperse résolument en anecdotes, et comme à l’accoutumée, est venu le moment pour Sénégal7 de choisir l’homme de l’année. Un choix difficile à faire quand on sait que l’année a été particulièrement fournie en évènements. Des remous de toutes sortes ont fait bouger les choses durant les 366 jours qui tendent à s’écouler. Des personnalités se sont illustrées d’une manière où d’une autre dans leur domaine de prédilection. Il s’agit là de figures emblématiques, politiques, économiques, sociales, religieuses ; bref de leaders issus de tous les domaines de la vie nationale. La rédaction de Senegal7, qui a suivi de très près toutes ces personnalités, a ainsi décidé de jeter son dévolu sur un homme qui a plus cristallisé l’attention de nos compatriotes durant l’année qui se disperse : Il s’agit du Ministre de l’intérieur et de la Sécurité publique, Monsieur Antoine Félix Abdoulaye DIOME. Un homme de principe qui ne lésine sur aucune prouesse pour faire valoir ses marques en rapport avec ses missions régaliennes.
Fervent talibé de Serigne Saliou Mbacké
Antoine Félix Abdoulaye DIOME est un fervent talibé de Serigne Saliou Mbacké, 5e Khalife général des mourides. Et le témoignage patent d’un talibé mouride révèle les dimensions spirituelles de l’homme. A la question pourquoi il ne mettait jamais à profit sa proximité d’avec Serigne Saliou Mbacké pour se faire prévaloir, Antoine Diome répondra tacitement : « Serigne Saliou est ce qu’il ya de plus profond en moi et je ne troquerai jamais cela avec l’ici-bas, je préfère garder ça au plus profond de moi ».
L’amalgame entre le magistrat et le ministre
Plus à l’aise au prétoire que dans les meetings politiques, Antoine Diome est un magistrat du Parquet, vierge de tout engagement politique. Il a troqué sa robe noire pour le costume de ministre de l’Intérieur depuis novembre 2020, il a accepté, d’entrer dans le Gouvernement afin d’assumer les principales tâches, notamment la stabilité intérieure de l’État et le maintien de l’ordre public. À 48 ans, l’homme a conservé un visage juvénile et avenant. Mais ne vous y trompez pas. Car, l’ancien agent judiciaire de l’Etat ne perd jamais ses convictions. Lors du procès de Karim Wade et de Khalifa Sall, il a montré à la face du monde qu’il est un juriste chevronné si tant est que le droit s’appuie sur des faits avérés. Il est souvent accusé à tort ou à raison d’être en service commandé quand il fait prévaloir les missions de son département. Mais les jugements de valeur ne tiennent jamais devant un homme adossé aux principes régaliens et patriotiques de sa trempe. Le plus souvent, d’aucuns font l’amalgame entre le magistrat et le ministre.
Dures réalités du pouvoir
Le 6 mars 2021, pour la première fois, Antoine Felix Diome est confronté aux dures réalités du pouvoir. Il faisait son baptême du feu médiatique, lisant en prime time une déclaration où il s’indignait des émeutes qui venaient d’ébranler la capitale sénégalaise et plusieurs grandes villes du pays.Il a fait l’objet de plusieurs condamnations de la part de l’opinion mais il a su tenir la dragée haute puisqu’il était question de sécurité nationale. Surtout que le contexte sous régional reste empreint d’insécurité avec la spécificité des missions des forces de sécurité devenue accrue.
.Dépeint comme juge et partie
La promotion dont Antoine Felix Diome a bénéficié selon une source bien établie, a pourtant des allures de cadeau empoisonné puisqu’il incombe à son titulaire de superviser les prochaines élections, dans un contexte où leur transparence est régulièrement mise en doute par l’opposition. Or de 2022 à 2024, entre des locales maintes fois reportées, des élections législatives et une présidentielle, le calendrier s’annonce chargé. Et les polémiques, nombreuses.
Egalement à la demande au commandement territorial de ne pas appliquer les décisions des cours d’Appel ordonnant la réintégration des listes de la coalition Yewwi Askan Wi, il est accusé par l’opposition de jouer sur le fil du rasoir dans l’organisation des élections locales. Mais, dans la perspective de l’organisation de ces élections, le Ministère de l’intérieur travaille en droite ligne avec l’émérite Tanor Thiendella Sidy Fall, directeur général des élections dont l’expertise et la prégnance ne sont plus à démontrer dans notre pays. D’ailleurs sur le plan sous régional, ce dernier aura mis fin à plusieurs contentieux électoraux dont le dernier en date s’est passé en Guinée. D’où la nécessité de préciser que le ministère de l’intérieur encadre les élections mais il appartient à la Direction générale des élections de les superviser dans la plus parfaite neutralité.
Les réalisations de Felix Antoine Diome
Dans le cadre du maillage sécuritaire du pays, de la région de Dakar en particulier, le ministre de l’intérieur et de la Sécurité publique a procédé au maillage de la sécurité nationale avec l’inauguration de plusieurs commissariats de police dont celui des Parcelles Assainies le 17 novembre 2021, celui de Zac-Mbao le 21 novembre, celui de Guediawaye le 23 novembre, celui de Diamaguène Sicap Mbao le 30 novembre, celui de Yeumbeul-Comico le 10 décembre, entre autres. Au cours des cérémonies religieuses également, le Ministre de l’intérieur sert de tampon entre l’exécutif et les foyers religieux. C’est dire que les réalisations du premier flic du pays sont incommensurables à l’échelle nationale. Et ce volet sécuritaire combiné à la dextérité de l’homme, sont autant de critères qui ont convaincu Senegal7 à choisir Felix Abdoulaye Antoine Diome comme homme de l’année 2021.