Le Salafisme, en tant que courant Islamique et idées écrites , a ses pères fondateurs. Notamment Ibn Taymiya, Ibn Khayim et, plus tard, Mohamed Abdel Wahab. Leurs idées, pendant sept siècles, n’ont intéressé personne. Il a fallu la découverte du pétrole dans le désert d’Arabie, pour que les Américains qui étaient maîtres de la trouvaille et de son exploitation, créent un Protestantisme dans l’Islam.

Déjà, ils avaient fait des études sur des personnalités telles que Ghazali et autres. Les Anglais et les Français, entre autres, s’étaient partagés la tâche. Aujourd’hui, c’est une question de pétrodollars.

Les écoles Salafistes ont une histoire qu’il faut évoquer brièvement.

Vers 1955, Mamoudou Bâ, un haal pulaar mauritanien, à la suite d’un pèlerinage à la Mecque, s’est lié d’amitié avec un Saoudien qui gérait une école qu’il appelait Al Falah. De cette amitié essaimérent les Écoles Al Falah, avec le programme d’enseignement de l’école originelle.

Il avait des amis tels que le vieux Djafara de Kaolack, d’autres que je ne citerai pas à Dakar…. Le mouvement Al Falah était, ainsi, né. Aujourd’hu il est le plus important des mouvements Salafistes. À l’origine animé par des haal pulaar, il y eut, par la suite, une forte affuence Soninké.
Il se produisit, par la suite, une scission au sein de l’obédience entre le Al Falah soninké et celui pulaar. Celui soninké a, désormais, son siège à l’avenue Malick Sy et celui pulaar, à Colobane.

La deuxième génération des Salafistes vit arriver, en son sein, un ancien étudiant de ll’université islamique de Médine, en Arabie, dont le nom est Ahmed Lô, Docteur en Théologie.

Il est notoire qu’au début, tous ces mouvements étaient actionnés et contrôlés par les renseignements généraux saoudiens. Une officine de la CIA en quelque sorte.

Après le 11 septembre, les Saoudiens ont mis vingt ans pour comprendre et trouver un compromis avec les Américains sur un produit que ces derniers avaient créé.

La nouvelle réforme en fera un salafisme sans fracas, sans extrémisme. C’est-à-dire un islam normal. Alors qu’avant, il était va-t-en-guerre, notamment contre les soufis. Parce qu’à l’origine, son fondateur, Ibn Taymiya, s’était apostasié en devenant lui-même soufi. Et en écrivant des livres connus sur le soufisme. Influencé qu’il était par son contemporain, Ibn Araby, considéré comme le deuxième père du soufisme, après Abdou Khadr Jeylani.

Voilà, donc, le salafisme qu’il ne faut pas confondre avec les Ibadou Rahmane (Les serviteurs du Tout Miséricordieux). Eux, sont d’obédience pakistanaise. C’est la fameuse Jama’a Tablikh qui, en son temps, avait envoyé quelques Pakistanais au Sénégal, au début des années 1960, pour recruter des adeptes. Leur siège est supposé être à Thiès.

S’il y a quelque chose de commun aux Salafistes et aux Ibadou Rahmane, en dehors de l’obédience Saoudo Pakistanaise, c’est le discours anti soufi.

Il faut aussi savoir que le salafisme n’a rien de sunnite. Nombreux ont été ceux qui ont été trompés par le concept. Parce qu’ils disent que les sunnites doivent avoir une longue barbe. Ce qui est un symbole physique. Dans une photo, Ahmed Lô avait à sa droite une personne dont on pourrait dire que c’est la barbe faite homme. La barbe était la chose la plus visible de cette étrange personne. Un garde du corps? Un représentant de la branche terroriste agissante du mouvement ? Qui sait ? Peut-être.

On ne peut certifier de l’authenticité de plus de six cents hadîths. Alors que le salafisme wahabite a imprimé six cent mille hadîths. Ceci étant l’œuvre récente de Ibn Baaz, le fameux cheikh aveugle de Ryadh. Et qui avait pour bras exécutif, un certain Cheikh Albany qui, comme son nom l’indique, est un Albanais. Mais qui vivait à Damas où il exerçait le métier d’horloger.

Ibn Baaz l’avait recruté et c’est lui l’auteur de la profusion des faux hadîths.

En consultant Google sur un titre ‘’La Bataille de Al Harra’’, vous allez comprendre. Le Prophète Mohammed (psl) a quitté ce monde en 632. Cinq personnes lui ont succédé. Le quatrième était Ali. Le cinquième, l’anti Ali, Maouhouya, le fondateur des Omeyyades.

En 680, ce Maouhouya, fils de Abou Sofiane, Maire de la Mecque du temps du Prophète (psl), mourut. Lui succéda, à Damas, son fils Yazid, dont la mère était une chrétienne libano-syrienne. Elle avait même une chapelle dans le palais.

Ce Yazid serait né dans ce palais et serait même baptisé dans cette chapelle. Et sur la dépouille de son père, sa mère aurait posé une croix. Certains parlent même de la Croix.

Ce Yazid s’est dit qu’il ne peut diriger les musulmans tant qu’il y aurait parmi eux un des descendants biologiques du Prophète (psl), (Hassan, Hussein…..) et un certain nombre de personnes liées aux hadiths authentiques qu’Il a ainsi exterminées .

La première phase s’est déroulée à Karballa en Irak en 680. Avec la décapitation de l’Imam Al Hussein Ibn Aly, fils de Fatima, la fille cadette du Prophète (psl).

La deuxième phase de l’éradication s’est passée trois ans plus tard, à l’est de Médine.. Au quartier dit Al Harra. Ce nom qui évoque la chaleur a pour cause le fait qu’il se soit bâti sur les laves d’une précédente éruption volcanique.

Il s’est agi d’une expédition d’une armée libano-syrienne, constituée majoritairement de Chrétiens, par milliers. Et dont la mission était de violer publiquement toutes les femmes et d’éradiquer les hommes, y compris les Invalides et autres vieillards.

De cette opération sont nés plus de mille bébés, l’année suivante.
C’est près de cinquante ans après qu’est né l’Imam Malick, auteur de l’ouvrage intitulé « Al Mouwattah ». Premier récit écrit de Hadith. Soit plus de cent ans après la disparition du Prophète (psl).

Il y en avait près sept mille et dont il doutait déjà des neuf dixièmes.

La troisième étape de ce plan visant à éradiquer l’islam par le deuxième des khalifes omeyyades, était la continuation de la bataille d’Al Harra sur la Mecque pendant le Hadj, sous la direction d’Al Zoubeir dont la mère n’est autre que la sœur aînée de Aïcha. Il s’était déjà proclamé khalife à la Mecque à la place de celui de Damas .

Dès les premières échauffourées, est arrivée la nouvelle de la mort de Yazid le Sanguinaire. C’est là que le reste des Saahaba et proches du Prophète (psl) ont été exterminés. Et les hadiths avec.

D’ailleurs, le Prophète (psl) lui-même, a interdit, de son vivant et de manière formelle, qu’on transcrive ses hadiths parce qu’il ne voulait pas qu’un jour, il soient confondus avec le Coran. Ou même être les « authentificateurs » du Coran.

Donc, les hadiths des salafistes restent ce qu’ils sont: faux . Mais lorsqu’ils disent que tel écrit est un hadîth du Prophète (psl), des musulmans peuvent se faire prendre de bonne foi.

Ces adeptes ont la barbe bien fournie et la robe courte. Ils couvrent entièrement leurs femmes comme si leur existence était une honte. Alors que cette femme est créée par Dieu.

En fait, ce n’est pas un sunnisme. C’est un faux sunnisme. Entièrement artificiel. Lui-même bida. Et ils parlent de bida, bida. Alors que même si le bida existait chez les autres, ce ne serait pas plus qu’un péché. Tandis que chez eux, le bida c’est l’apostasie. Or, ce n’est pas vrai. Sinon à quoi servirait, alors, le fameux » Rahmani Rahim »?

Il faudra, maintenant, remonter à la véritable révolte, en marge de l’islam, dirigée par Mohamed Ben Salman Ben Abdel Aziz Al Saoud. Le Prince Héritier d’Arabie Saoudite et non moins Régent. Il a, clairement et de manière énergique, maté ce qu’on appelle les pôles du salafisme à Ryadh, à Médine, à la Mecque et partout, dans le Royaume Saoudien. Il n’est pas loin de la fameuse décision de Bush, qui consiste à assécher les sources de financement du terrorisme. Les privés, les banques, les sociétés qui réservaient leur zakat à ces officines telles que celle de Ahmad Lô, ne peuvent plus le faire. Tout passe par les cellules de contrôle de l’État, dont les renseignements généraux, c’est-à-dire la CIA.

Une fois que Ben Salman a mis les principaux ténors en prison en Arabie Saoudite, toutes les activités qu’ils finançaient se sont arrêtées. Et une circulaire à cet effet, a fait le circuit traditionnel pour atterrir chez les Ahmed Lô, dont l’université privée de Pikine et ses ramifications à Touba et ailleurs, n’auraient pas existé sans les pétrodollars. Ces gens-là n’ont jamais eu un message religieux. Mais ce sont de vrais mercenaires de la foi.

Il a fallu qu’ils reçoivent de l’argent, des 4×4 et des moyens colossaux pour parler.
Mon père fut le premier, dans les années 1920, à dénoncer le wahabisme salafiste. Donc, il y a cent ans, il a écrit son fameux livre RADDU ( la Réplique). Mon défunt frère Sidy Lamine a eu la bonté de l’imprimer. C’était un anti Ahmed Lô connu. Il suffit de savoir que ce petit-fils du fondateur de Ndam et de Gaydel, a fréquenté la même école que Ben Laden. S’il n’est pas aussi barbu, c’est parce qu’il est glabre. D’ailleurs ils ont en commun un regard que l’on peut qualifier de malicieux. Dans ce livre, mon père signalait le danger du wahabisme pour l’humanité.

Il avait déjà prévu que cela pourrait créer le terrorisme dans les pays, faire couler le sang, malmener la foi des gens….. Tout ce qu’on a vécu ces années.

Et les Ibadou Rahman étaient assimilés aux wahabistes. Tous assimilés à des Frères Musulmans.

A partir de ce moment, le message de Ryadh était : » Tenez-vous tranquilles. Arrêtez d’insulter les soufis par ce qu’ils suivent une voie maintenant acceptée dans le Golfe ». Notamment à Abu Dhabi où il y a un soufisme développé d’une certaine manière.

» Votre robinet de pétrodollars est coupé, on vous déclare persona non grata, votre enseignement sera déclaré terroriste. Et on demandera à l’État sénégalais de sévir contre vous. » En utilisant le couple franco-américain.

Évidemment, cela avant le problème des sous marins australiens. Mais la France est toujours membre de l’OTAN, donc le lien existe toujours. Alors, ils ont été briefés par les renseignements généraux saoudiens.

C’est comme le concile de Nicée , près d’Istanbul (Constantinople), où l’empereur Constantin avait demandé de choisir entre l’enseignement de Jésus donné par Arios qui le proclamait Envoyé de Dieu et l’autre, qui le proclamait Fils de Dieu.

Lui, étant païen, ne pouvait pas comprendre l’Unicité de Dieu. Mais le Père, le Fils et le Saint Esprit ( la multiplicité) correspondaient à sa vision.

Ceux qui suivaient Arios ont été déclarés hérétiques. Et on les faisait passer par un couloir au bout duquel se trouvaient des malabars chargés de les décapiter. Alors que ceux qui passaient par le couloir de droite, se voyaient offrit un énorme banquet par l’empereur.

C’est exactement une sorte de Nicée qui s’est déroulée à Ryadh et qui a créé les deux discours.

Lors de ce Magal 2021 le chef du mouvement Ibadou Rahmane a organisé une cérémonie parallèle à celle du Khalife et en présence, entre autres, de Cheikh Bachir Abdoul Khadr qu’il a pris pour témoin et le peuple sénégalais avec. En disant : « Maintenant nous prônons l’unité de l’Islam. Plus de séparation, on ne va plus se regarder en chiens de faïence, on ne va plus vous insulter…Nous nous mettons d’accord sur l’essentiel. Chacun de nous tolérera l’autre dans ses visions particulières.»

Je rapporte, ici, ce que j’ai compris.

Ahmed Lô, lui, s’est rendu au Grand Théâtre, comme on se rend à Canossa, pourtant tant dénoncé comme un centre de déperdition, où il avait un rôle principal à jouer.

Il devait danser, jouer le scénario de Ryadh. Quelle a été la chose qui a fait que les salafistes se réunissent de la sorte, en grand-messe ?

C’était pour dire que lui, Ahmed Lô, a des liens de sang avec Serigne Touba. Et qu’il a les mêmes liens de sang avec Elhadj Malick Sy. Et même avec Elhadj Abbas Sall, dont l’une des épouses était Sokhna Marema Lô. En quelque sorte, il est apparenté à tout le monde. Donc, il n’insultera plus personne. Une manière de dire » ne nous insultez pas »

Dans les instructions données par les renseignements généraux, il semble qu’il leur a été dit de soutenir l’État. Le gouvernement. Jamais l’opposition.

Ce rassemblement était aussi un appel du pied au candidat maire Benno Bokk Yakaar. Pour lui dire que leurs gens sont disciplinés et font une queue à six heures du matin qui rappelle celle des urnes.

Non seulement on retourne sa veste mais on la change en robe de danse.
Donc, il y a une nouvelle donne. C’est la main tendue des salafistes aux soufis. Sur ordre de Ryadh.

Au Sénégal, les gens, souvent, ne savent pas discerner les couleurs. Mais les media peuvent y aider.

Dr. Ahmed Khalifa Niasse