Le diagnostic de l’état civil sénégalais dans le livre blanc post électoral de la coalition Idy 2019 avait révélé au moins 6 anomalies graves :
1-La délivrance de CIN CEDEAO sur la base de pièces d’état civil inexistantes.
2-Des numéros de CIN antérieurs à la date de création des centres d’état civil
3-Des codes inexistants dans le répertoire de codification du Sénégal
4-Des numéros d’état civil dépassant le numéro de clôture des listes
5-L’inscription massive d’électeurs par audience forraine.
6-Enfin, des électeurs dont le lieu de naissance etait tout juste Sénégal!
Suite à cette étude exhaustive de la principale opposition d’alors, une recommandation forte a été proposée et versée dans la corbeille….du dialogue politique !
Ainsi, à la page 52 de cedit livre blanc, il est écrit ceci : » Il faut rétablir le régime d’inscription sur les listes électorales avec la suppression de la possibilité de s’inscrire sur la base d’un extrait de naissance ».
Et la forte recommandation poursuit : » Cette suppression est d’autant plus nécessaire que l’application de la mesure a encouragé le recours massif à de faux extraits de naissance ».
« Faté khadiou fi ». Qu’est ce qui a donc changé entre temps pour que l’opposition rame à contre courant aujourd’hui ?
Certes, je reviens d’une tournée à l’intérieur du pays où j’ai constaté sur place dans plusieurs commissions, les difficultés liées à l’application de cette mesure qui entrave l’inscription massive des primo-inscrits, donc des primo-votants.
A mon avis, de larges échanges entre toutes les parties prenantes doivent être engagés pour trouver une solution consuelle. Mais, il faut juste que l’opposition prend ses responsabilités pour dire au préalable aux Sénégalais, pardon, c’est nous dans notre écrasante majorité qui avait posé cette condition sur la table de négociation pour assainir davantage le fichier électoral.
Une fois cette vérité rétablie, rien ne doit entraver la réouverture de la discussion autour de ce point central du processus électoral.
Les 553 commissions communales de revision des listes sont certes appuyées dans leur grande majorité par des commissions d’établissement de CIN pour les primo-inscrits.
Mais force est de reconnaître que les dernières semaines, avec le retour des jeunes CIN avec la mention « Non inscrit sur les listes électorales » risquent d’être très serrées !
D’où, par anticipation, à défaut de revenir à la case de depart, de multiplier les commissions d’enrôlement des jeunes, d’appliquer le mode fast track pour la délivrance non partisane de ces sesames juvéniles et de penser déjà à un petit rallonge de la date de clôture de cette opération électorale capitale pour le garant de la transparence du processus électoral.
As Babacar Gueye
Secrétaire National en charge des élections de Rewmi.
Pratiquant passionné du droit electoral.