À l’approche du 80ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye, Biram Senghor, fils unique d’une des victimes, réclame des excuses officielles et des réparations pour les tirailleurs massacrés par l’armée coloniale française en 1944.
M’Bap Senghor, père de Biram, a été tué le 1ᵉʳ décembre 1944 alors qu’il revendiquait, avec d’autres tirailleurs, le paiement de leurs arriérés de ventes après avoir combattu pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. La France, qui leur devait quatre années de solde, a non seulement refusé de payer, mais a également perpétré un massacre sanglant contre ces soldats.
Malgré la reconnaissance officielle de certains tirailleurs comme « morts pour la France », Biram Senghor juge ces avancées insuffisantes. « C’est un crime sur un crime », dénonce-t-il, appelant à des indemnisations et à la reconnaissance pleine et entière du sacrifice de ces hommes.
Au crépuscule de sa vie, cet ancien adjudant-chef de gendarmerie, aujourd’hui âgé de 86 ans, continue son combat, soutenu par l’historienne Armelle Mabon, pour obtenir justice et préserver la mémoire de son père et de ses compagnons d’ armes tombées dans l’oubli.