Une récente étude, parue dans la revue scientifique Plos One, a permis de détecter six coronavirus, jamais observés auparavant, chez des chauves-souris en Birmanie. Explications.
Mammifères discrets, nocturnes, volants, insectivores ou frugivores, les chauves-souris sont revenues sur le devant de la scène depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Depuis plusieurs mois, ce chiroptère est soupçonné, d’après de nombreuses hypothèses, d’être à l’origine de cette pandémie. Il est pointé du doigt par certains scientifiques pour son potentiel rôle de « réservoir animal ». En effet, ce mammifère abriterait des milliers de virus.
Les six coronavirus ne représenteraient pas de danger immédiat pour les humains
Et pour cause, six coronavirus inconnus viennent d’être identifiées chez des chauves-souris en Birmanie, rapport une étude publiée dans la revue scientifique Plos One le 9 avril dernier. Les coronavirus en question sont « trois nouveaux alphacoronavirus, trois nouveaux bêtacoronavirus et un alphacoronavirus connu précédemment identifié dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est ont été détectés pour la première fois chez des chauves-souris au Myanmar », précise l’étude. Bien qu’ils fassent parti de la même famille, ces six nouveaux coronavirus ne semblent pas être dangereux pour les humains, d’après l’étude.
Pour faire cette découverte, les chercheurs Smithsonian’s Global Health Program ont prélevé et collecté des échantillons oral et anal de plus de 460 chauves-souris, d’au moins 11 espèces différentes, en liberté en Birmanie et des excréments. Les scientifiques ont ensuite séquencé les bases de fragments ADN et les ont comparés à ceux des coronavirusdéjà connus. Les plus fortes concentrations en virus ont été retrouvées dans les excréments des chauves-souris. Conclusion : cette voie est sans doute la plus probable pour la transmission du virus à d’autres animaux qui ingèreraient des fruits potentiellement contaminés.
Identifier les virus pour prévenir l’apparition des maladies infectieuses
Cette étude a été réalisée dans un but bien précis : identifier les possibles virus pour prévenir leur apparition et transmission chez l’être humain. « L’émergence récente de virus zoonotiques transmis par les chauves-souris justifie une surveillance vigilante chez leurs hôtes naturels. La famille des coronavirus, qui comprend les agents responsables du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (SEM) et, plus récemment, de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), une épidémie de maladie respiratoire aiguë originaire de Wuhan, en Chine, en décembre 2019, est particulièrement préoccupante », explique l’étude.
« L’objectif est d’empêcher le virus d’atteindre les humains en premier lieu », a déclaré Marc Valitutto, auteur principal de l’étude et ancien vétérinaire spécialisé dans la faune sauvage au sein du Global Health Program, selon le magazine Smithsonian.
L’exploitation et l’expansion des terres agricoles seraient un facteur de risque
« Le changement continu d’utilisation des terres agricoles reste un facteur important de l’émergence de zoonoses (des maladies transmissibles entre l’homme et l’animal) au Myanmar, mettant l’homme en contact de plus en plus étroit avec la faune et la flore sauvages, et justifiant une surveillance et une vigilance continues à grande échelle », indique l’étude.