Ce mardi, le député Pape Djibril Fall a tenu une conférence de presse au ton ferme, marquant une rupture nette avec la politique du gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Face aux journalistes, il a abordé sans détour des sujets sensibles tels que les licenciements massifs, la transparence financière et l’indépendance de la justice.
Licenciements jugés « politiques »
Selon le parlementaire, plus de 781 personnes auraient été licenciées abusivement, dans ce qu’il qualifie de « purges politiques ». Il affirme détenir des documents confidentiels attestant de ces renvois, visant également des ressortissants burkinabè et maliens.
« Ces licenciements sont motivés par la volonté de satisfaire une clientèle politique. C’est une trahison des engagements de campagne. » — Pape Djibril Fall
Pressions sur la justice : Sonko ciblé
Le député a accusé Ousmane Sonko de chercher à influencer le pouvoir judiciaire.
« Le Premier ministre n’est pas la loi. Il doit cesser ses ingérences. »
Il a interpellé l’Union des magistrats du Sénégal pour qu’elle défende le ministre de la Justice, qu’il estime menacé par un climat de persécution politique.
405 milliards sous surveillance
Autre sujet phare : la transparence financière. Fall a exigé un audit clair sur la gestion de 405 milliards de francs CFA, appelant à une reddition de comptes urgente.
« Le peuple a le droit de savoir comment cet argent est utilisé, surtout quand les promesses sur l’emploi restent sans effet. »
Une opposition vigilante et républicaine
Se présentant comme membre d’une « opposition responsable », Pape Djibril Fall promet d’user des moyens parlementaires pour exiger la redevabilité de l’exécutif : questions écrites, propositions de loi, et contrôle de l’action publique.
Appel aux médias et mise en garde contre la majorité
Il a aussi lancé un message aux médias sénégalais, les exhortant à jouer leur rôle de contre-pouvoir avec impartialité.
« L’Assemblée ne doit pas devenir le QG d’une majorité écrasante. L’opposition ne l’acceptera pas. »