Le scandale du riz financé par le fonds Force Covid-19 continue de faire couler beaucoup d’encre. Au cœur des révélations, une entreprise, Avanti, soupçonnée de faux et de surfacturation dans l’approvisionnement de riz à l’État sénégalais. Une affaire où le nom de Ramez Samir Bourgi, homme d’affaires bien connu, revient avec insistance. Et pourtant, jusqu’ici, il n’est toujours pas inquiété par la justice.

Un rapport accablant mais sans suite (pour l’instant)

Lors de la 10ᵉ Assemblée générale de l’Association des institutions supérieures de contrôle, le Premier président de la Cour des Comptes, Mamadou Faye, a confirmé que plusieurs dossiers, issus du rapport sur les finances publiques, ont été transmis au Procureur général. Ce dernier pourrait à son tour saisir le ministre de la Justice pour déclencher des poursuites.

Parmi ces dossiers sensibles figure en bonne place le rapport Force Covid, où Mansour Faye, alors ministre du Développement communautaire, est pointé du doigt pour avoir favorisé une société dont le vrai visage reste flou.


🕵️‍♂️ Avanti : une façade pour camoufler les vrais bénéficiaires ?

Officiellement, c’est Rayan Hachem qui apparaissait comme représentant de la société Avanti, chargée de fournir du riz au plus fort de la pandémie. Mais des sources proches de l’enquête affirment que le véritable propriétaire serait Ramez Samir Bourgi, qui aurait profité de contrats massifs de l’État via les fonds Covid.

Cette société aurait été catapultée dans le secteur du riz, engrangeant des milliards grâce aux commandes publiques, dans des conditions que la Cour des Comptes qualifie de troubles et opaques.


❓ Pourquoi aucune action judiciaire à ce jour ?

Malgré les alertes lancées dès août 2022 par la Cour des Comptes, aucune mise en cause directe ni convocation n’a encore visé Bourgi. Pourtant, son nom revient régulièrement dans les coulisses des discussions sur la gouvernance de l’ancien régime.

La question demeure : qu’est-ce qui retarde les poursuites ? Faut-il y voir des complicités ou des protections en haut lieu ? Ou simplement une procédure judiciaire qui suit son cours à son rythme ?


📌 Un dossier explosif qui reste sous surveillance

Alors que plusieurs anciens ministres sont aujourd’hui dans le viseur de la Haute Cour de Justice, le cas Ramez Samir Bourgi pourrait bien devenir un symbole du traitement différencié des acteurs économiques proches du pouvoir. Reste à savoir si la justice franchira un jour le pas pour faire toute la lumière sur ce scandale à plusieurs milliards FCFA, qui continue de hanter l’après-Covid.