Assirou.net | 21 juillet 2025
Inaugurée en grande pompe en 2023 par l’ancien président Macky Sall, la Maison de l’ONU de Diamniadio reste vide plus d’un an après son achèvement. Ce complexe moderne, construit sur 14 hectares avec près de 2000 bureaux, devait regrouper l’ensemble des agences des Nations Unies présentes au Sénégal.
Mais depuis l’alternance politique d’avril 2024, un désaccord oppose désormais l’État du Sénégal et l’ONU, autour des conditions de cession de ce bâtiment.
📌 Ce qui coince
D’après des sources relayées par L’Observateur, le nouveau pouvoir, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye, a décidé de reconsidérer l’accord initial passé entre l’ONU et l’ancien régime. Le gouvernement actuel exige désormais une contrepartie financière, sous forme de loyer, afin de rembourser le coût de la construction du bâtiment, estimé à 175 milliards FCFA.
Or, l’ONU considère que cette demande n’est pas conforme aux engagements pris précédemment et va à l’encontre du principe de continuité de l’État. Elle refuse donc, pour l’instant, de s’y soumettre.
🛑 L’option de quitter le Sénégal ?
Face à ce blocage, l’Organisation des Nations Unies envisagerait, selon certaines sources, de relocaliser ses activités régionales dans d’autres capitales africaines, comme Abidjan ou Addis-Abeba, si aucun compromis n’est trouvé rapidement.
Cette perspective serait un coup dur diplomatique pour le Sénégal, qui ambitionnait de faire de Diamniadio un pôle administratif de niveau international.
💸 Un lourd investissement pour l’État
Le bâtiment, construit par la société Envol immobilier, a été livré avec des installations personnalisées selon les besoins des agences onusiennes. Il est financé à travers un accord de location-vente, dans lequel l’État sénégalais s’engage à payer un loyer mensuel pendant 15 ans pour rembourser l’investissement.
Des discussions discrètes seraient en cours pour trouver une issue équitable entre les deux parties.
✍️ Enjeux majeurs
Ce bras de fer révèle les défis de la transition politique et les questions juridiques et diplomatiques liées aux engagements pris par les précédents régimes. Il s’agit désormais pour les autorités sénégalaises et l’ONU de trouver un terrain d’entente, dans le respect mutuel des intérêts et des engagements.